Un tragique incident s’est déroulé à Mougins, près de Cannes, le lundi 26 août 2024. Un gendarme de 54 ans, membre du peloton motorisé de Mandelieu-la-Napoule, a perdu la vie après avoir été percuté par un véhicule lors d’un refus d’obtempérer. Ce drame met en lumière une fois de plus les dangers auxquels sont confrontés les forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions.
Les événements se sont produits aux alentours de 20h40, lors d’un contrôle routier de routine sur la commune de Mougins, à la sortie de l’autoroute A8. Le gendarme Éric Comyn, qui participait à cette opération, a tenté d’interpeller un véhicule de marque BMW noire qui roulait à vive allure. Refusant de s’arrêter, le conducteur du véhicule a violemment percuté le gendarme avant de prendre la fuite. Éric Comyn, père de deux enfants, était en arrêt cardio-respiratoire au moment des premiers secours. Malheureusement, malgré les efforts des secours, il n’a pas pu être réanimé.
Le gendarme tué, Éric Comyn, était un adjudant respecté au sein de la gendarmerie, où il servait depuis plus de 30 ans. Marié et père de deux enfants âgés de 12 et 16 ans, il était proche de la retraite. En poste au peloton motorisé de Mandelieu-la-Napoule depuis 2007, il était reconnu pour son engagement et son professionnalisme. Sa mort tragique a suscité une vague d’émotion et de soutien, non seulement au sein de la gendarmerie, mais aussi parmi les responsables politiques et le grand public.
La poursuite et l’interpellation du suspect
Immédiatement après l’incident, un dispositif de grande envergure a été déployé pour retrouver le fuyard. Les autorités ont mobilisé des gendarmes de plusieurs départements voisins, des unités de police, ainsi qu’un hélicoptère pour quadriller la zone. Le suspect, un homme d’origine capverdienne en situation régulière en France, a finalement été interpellé à Cannes dans la nuit, après avoir été localisé grâce à des techniques de géolocalisation, notamment via son téléphone.
Selon le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, le suspect est connu des services de police pour de nombreux délits routiers, y compris des refus d’obtempérer. Il aurait envisagé de se rendre de lui-même aux forces de l’ordre, mais son arrestation a eu lieu avant qu’il ne puisse le faire.
L’annonce du décès d’Éric Comyn a provoqué une onde de choc dans toute la France. Le président Emmanuel Macron a exprimé sa tristesse et son soutien à la famille du gendarme et à ses collègues, soulignant la gratitude de la Nation envers ceux qui assurent la protection des citoyens. Christian Estrosi, maire de Nice, et Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, ont également exprimé leur indignation et leur colère face à cet acte criminel.
« Ceux qui s’en prennent à ceux qui nous protègent ne doivent jamais connaître le répit », a déclaré Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, exprimant ainsi la détermination du gouvernement à sanctionner sévèrement ce type de comportements.
Ce drame s’inscrit dans un contexte préoccupant d’augmentation des refus d’obtempérer en France. En 2023, près de 4 900 refus d’obtempérer « aggravés » ont été recensés, mettant souvent en danger la vie des forces de l’ordre. Le cas d’Éric Comyn rappelle tristement les risques que prennent quotidiennement les gendarmes et policiers pour assurer la sécurité sur les routes.
Suite à l’arrestation du suspect, plusieurs voix se sont élevées pour demander une sanction exemplaire à l’encontre de l’auteur de cet acte. Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a notamment souligné que la justice devait être inflexible dans ce type de cas pour dissuader de futurs incidents.