Naruto et Safine en garde à vue pour maltraitances sur kick

Le parquet de Nice a ouvert une enquête préliminaire après des révélations accablantes concernant deux influenceurs niçois, « Naruto » et « Safine ». Ces derniers, actifs sur la plateforme Kick, sont accusés de violences et d’humiliations en direct visant des individus vulnérables, tout cela pour divertir leur audience et récolter des dons.
naruto safine kick

Le 16 décembre, à la suite d’une enquête menée par Mediapart, les autorités ont commencé à examiner les faits. Le procureur de la République, Damien Martinelli, a confirmé que les investigations concernaient notamment des actes de provocation à la haine, de violences volontaires en réunion, et de diffusion d’images portant atteinte à l’intégrité des personnes.

Mercredi 8 janvier, les deux influenceurs ont été placés en garde à vue, et leur studio d’enregistrement, situé à Contes, a été perquisitionné. Du matériel audiovisuel et informatique a été saisi par les enquêteurs pour analyser les contenus diffusés.

Les suspects ont nié les accusations portées contre eux, tout comme les victimes présumées, qui ont contesté la commission des infractions. Malgré ces dénégations, les gardes à vue ont été levées, mais l’enquête reste ouverte. Les autorités vont exploiter les données saisies pour établir les responsabilités.

Avec plus de 160 000 abonnés, la chaîne des deux influenceurs, intitulée Jeanpormanove, est la première chaîne française sur Kick. Ils se sont fait connaître en publiant des vidéos où deux individus, surnommés « JP » et « Coudoux », sont régulièrement maltraités, verbalement et physiquement. Ces vidéos, diffusées en direct, ont généré des dons financiers de spectateurs, atteignant jusqu’à 13 000 € pour le seul mois de novembre.

Les victimes, un ancien militaire et un homme en situation de handicap sous curatelle, étaient présentées dans des émissions aux titres humiliants. Ces contenus, censés amuser l’audience, incluaient des actes violents tels que des jets de peinture ou des décharges électriques.

Kick, lancée en 2022, est une alternative à Twitch qui attire de nombreux créateurs de contenus grâce à une politique de rémunération avantageuse. Les streamers conservent 95 % des revenus générés, contre 50 % sur Twitch. Cependant, cette liberté financière s’accompagne d’une modération bien moins stricte, ce qui permet la diffusion de contenus souvent problématiques.

Ce manque de contrôle a permis à des influenceurs comme « Naruto » et « Safine » de mener leurs activités pendant plusieurs mois sans intervention. Ce cas soulève des questions sur la responsabilité des plateformes dans la régulation des contenus et la protection des utilisateurs.

Les chefs d’accusation

L’enquête judiciaire s’appuie sur plusieurs chefs d’accusation, notamment :

  • Provocation publique à la haine ou à la violence envers des personnes à raison de leur handicap.
  • Violences volontaires en réunion sur des personnes vulnérables.
  • Diffusion d’images portant atteinte à l’intégrité des personnes, en violation des articles 222-1 et suivants du code pénal.

Malgré les dénégations des victimes et des accusés, le matériel saisi pourrait fournir des preuves déterminantes pour éclaircir les faits et établir les responsabilités.

Les enquêtes en cours permettront de déterminer les responsabilités de chacun et de définir les sanctions appropriées pour ces actes, qui ont suscité une vive indignation dans le public et dans les médias.

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