Une vive altercation s’est produite jeudi soir à l’Assemblée nationale, impliquant le député MoDem Nicolas Turquois, qui a failli en venir aux mains avec plusieurs collègues. Cet incident a marqué une nouvelle étape dans les tensions déjà vives autour des débats parlementaires, notamment sur la réforme des retraites.
Une altercation éclate en pleine suspension de séance
Jeudi 28 novembre, en fin de soirée, les débats sur l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans avaient déjà enflammé l’Hémicycle. Lors d’une suspension de séance, Nicolas Turquois a quitté son siège pour s’approcher du socialiste Mickaël Bouloux, l’accusant violemment :
« Ma famille a été menacée ! Et ce sont des personnes de ton village ! » a-t-il lancé, rouge de colère. Le ton est monté rapidement entre les deux hommes, obligeant les huissiers à intervenir pour éviter que la situation ne dégénère.
Selon plusieurs députés du MoDem, de nombreux élus de leur groupe auraient été victimes de campagnes de cyberharcèlement, alimentant un climat de suspicion et de rancœur. Nicolas Turquois aurait été particulièrement affecté, ce qui pourrait expliquer son emportement.
Alors que la situation semblait sous contrôle, des élus insoumis, dont Antoine Léaument et Thomas Portes, se sont mêlés à l’incident. Ces derniers ont exhorté Nicolas Turquois à quitter l’Hémicycle, ce qui a encore intensifié les tensions.
Le député MoDem s’est ensuite approché de Léaument, en proférant des menaces verbales, selon les témoignages recueillis. Marc Fesneau, président du groupe MoDem, a dû intervenir pour séparer son collègue des députés insoumis.
Ce n’est pas la première fois que Nicolas Turquois se retrouve au cœur d’une confrontation à l’Assemblée. Quelques semaines auparavant, il s’était déjà opposé violemment à des députés du Rassemblement National, nécessitant une intervention des huissiers.
Après l’incident, Antoine Léaument a pris la parole pour dénoncer le comportement de Turquois :
Sans l’intervention de Monsieur Fesneau et des huissiers, je suis certain que j’aurais pris une beigne.
Il a également appelé à des sanctions contre le député MoDem.
Marc Fesneau, de son côté, a exprimé des regrets quant à l’attitude de son collègue, tout en insistant sur le contexte tendu qui l’a conduit à agir ainsi. « Le député s’en expliquera en temps voulu », a-t-il affirmé.
Quelles sanctions pour nicolas turquois ?
Selon l’article 70 du règlement de l’Assemblée nationale, un député peut être sanctionné pour avoir provoqué une scène tumultueuse ou une mise en cause personnelle. Parmi les mesures possibles :
- Rappel à l’ordre simple ou avec inscription au procès-verbal.
- Censure ou censure avec exclusion temporaire de l’Hémicycle.
Ces sanctions sont décidées par le bureau de l’Assemblée, qui devra se prononcer dans les prochains jours. Certains députés, comme le socialiste Arthur Delaporte, estiment qu’une sanction exemplaire est nécessaire pour maintenir la sérénité des débats.
Cet incident s’inscrit dans un contexte déjà chargé, où la proposition de loi des Insoumis visant à abroger la réforme des retraites a cristallisé les oppositions. Les amendements déposés par les macronistes et les députés de droite ont encore compliqué les discussions, amplifiant la nervosité des élus.
🇫🇷Cette nuit à l’assemblée nationale, le député modem Nicolas Turquois veut en venir aux mains avec des députés NFP 👇
— 75 Secondes 🗞️ (@75secondes) November 29, 2024
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