Océane Dodin revient sur le circuit et assume sa chirurgie

Après près d’un an loin des courts, Océane Dodin signe son retour sur le circuit avec une franchise rare. La Française, ex-46e mondiale, a profité de sa pause — liée à des soucis d’oreille interne — pour réaliser une augmentation mammaire. Elle en parle sans détour, tout en rappelant l’essentiel : sa priorité reste le jeu. À Reims, l’objectif est simple : retrouver du rythme, du plaisir et la compétition qui va avec.
Océane Dodin augmentation mamaire

Un retour après une longue parenthèse

On l’avait quittée à Limoges, freinée par des vertiges tenaces. On la retrouve en indoor, là où la luminosité et la chaleur perturbent moins son équilibre. La Nordiste relance sa saison pas à pas, en commençant par un tableau français qu’elle connaît bien. Le plan est clair : enchaîner des matches, réinstaller ses repères et remonter au classement en s’appuyant sur un classement protégé si nécessaire.

Cette coupure de plusieurs mois n’a pas été qu’un vide sportif. Elle lui a permis de trancher une question personnelle, longtemps repoussée par les contraintes du calendrier : la chirurgie esthétique. Un choix assumé, préparé et pensé pour ne pas impacter sa pratique.

« Je dois être la première à jouer avec les seins refaits »

« C’est quelque chose que j’avais envie de faire depuis longtemps… J’ai profité de cette pause. Je suis très contente de l’avoir fait, je ne regrette pas du tout et ça ne me gêne pas pour jouer. Il y a des brassières adaptées. Je dois être la première à jouer avec les seins refaits, il faut bien une première à tout. »

Le ton est posé : direct, décomplexé, sans posture. Dodin assume son corps comme elle assume son tennis offensif. Et elle s’appuie sur un suivi médical cadré : positionnement des prothèses, maintien, reprise progressive… rien n’a été laissé au hasard.

Ce qui change (ou pas) sur le court

Sportivement, l’impact immédiat est limité, dit-elle. Le plus gros défi reste physique : tenir la répétition des efforts après plusieurs mois sans compétition, sans réveiller ces sensations de tête qui tourne. Côté matériel, la solution est simple et connue de nombreuses athlètes : des brassières adaptées pour maintenir, et un protocole de reprise gradué.

Dans le jeu, Dodin conserve ses fondamentaux : prise de balle tôt, coups droits appuyés, envie d’abréger les échanges. En indoor, elle explique mieux tolérer l’environnement : pas de soleil agressif, moins de variations lumineuses, plus de contrôle. Exactement ce qu’il faut pour dérouiller la machine sans brûler les étapes.

Un choix personnel dans un environnement très exposé

Dans un sport où chaque détail du corps est scruté, parler d’augmentation mammaire reste rare. Dodin balaie les tabous et rappelle que gérer son image, son confort et sa confiance fait aussi partie du haut niveau. D’ailleurs, l’histoire du tennis a déjà croisé la chirurgie, sous un autre angle, avec des athlètes ayant choisi la réduction mammaire pour des raisons de performance. Ici, le message est différent : la liberté de choisir, à condition que la performance suive.

« Tout le monde m’a dit : “Tu ne vas pas réussir à jouer.” Comme si j’avais mis des pastèques (rires). »

L’ironie vise juste : l’essentiel n’est pas le buzz, mais la capacité à rejouer, en confiance, avec un corps qui correspond à ses envies.

Chronologie éclair du come-back

  • Décembre : dernier tournoi à Limoges, symptômes persistants à l’oreille interne.
  • Hiver–printemps : pause prolongée, essais de reprise, décision de traiter le sujet de santé et de profiter de la fenêtre pour la chirurgie.
  • Fin d’été : reprise progressive de l’entraînement au Cap d’Agde.
  • Automne : retour en compétition à Reims, format indoor, montée en charge contrôlée.

Ce que son discours change pour les sportives

Parler de corps sans détour, c’est aussi redonner aux sportives la main sur des sujets parfois confisqués par les commentaires. Dodin pose une ligne claire : on peut viser la performance, soigner sa santé, et prendre des décisions personnelles — sans avoir à s’en excuser. Dans un vestiaire, ce type de témoignage compte : il normalise des préoccupations concrètes (confort, image, matériel, récupération) que beaucoup vivent en silence.

La suite, version terrain

La concurrence a évolué, les tableaux aussi. Mais l’appétit est là : retrouver des victoires, accumuler des sets, réinstaller ses automatismes pour viser plus haut. Si l’indoor reste sa zone de confort, la Française veut aussi retester l’extérieur quand son oreille le permettra. À court terme : capitaliser sur Reims. À moyen terme : reconstruire une dynamique sur le circuit WTA avec des objectifs réalistes et une tête débarrassée du bruit.

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