Pierre-Antoine Sprimont accusé de propos racistes à la fac de Rouen

Depuis la tentative de suicide d’un étudiant sur le campus Pasteur de l’université de Rouen le 12 mars dernier, la tension est palpable. Au centre de cette affaire, Pierre-Antoine Sprimont, enseignant à l’IAE de Rouen et élu municipal d’opposition. D’après plusieurs témoignages relayés par Paris-Normandie, il aurait tenu des propos racistes à l’encontre d’un étudiant originaire d’Afrique de l’Ouest.
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Des mots qui choquent la communauté étudiante

Lors d’une présentation de projet à l’université de Rouen en début d’année, Pierre-Antoine Sprimont aurait lancé à l’étudiant : « Vous devriez faire un projet venant de chez vous, venant de la jungle ». Cette phrase, jugée profondément raciste, a déclenché une vague d’indignation. L’enseignant, de son côté, nie fermement les faits. Il parle de propos déformés et d’un contexte politique tendu autour de ses engagements à droite.

Une tentative de suicide qui change tout

Le 12 mars, un étudiant se jette volontairement d’une passerelle de l’université. Il est depuis hospitalisé, souffrant de multiples fractures. Pour ses camarades, ce geste est lié à ce qu’il a subi en cours. Le choc est immense sur le campus, et la colère monte rapidement.

Dès les jours suivants, les rassemblements s’organisent. Des centaines d’étudiants se réunissent avec des pancartes, scandant « Sprimont raciste, la fac complice ». Ils demandent l’éviction définitive de l’enseignant et une prise de parole claire de l’université.

Pierre-Antoine Sprimont avait déjà été suspendu au printemps 2024. En décembre, une interdiction d’enseigner pendant 18 mois a été prononcée à son encontre. Pourtant, la majorité des étudiants n’avait pas été informée de cette décision. Ce manque de communication est aujourd’hui vivement critiqué.

Le président de l’université, Franck Le Derf, a pris la parole en conférence de presse. Il affirme que des mesures d’éloignement ont été prises, que l’établissement collabore avec la justice et que « tolérance zéro s’applique pour tout comportement discriminatoire ». Il précise que le professeur n’enseigne plus depuis le 12 mars, date de la tentative de suicide.

La justice est saisie

Une enquête pénale est en cours, menée par le procureur de la République. L’université dit coopérer pleinement avec les autorités. Elle a également mis en place un dispositif psychologique renforcé pour les étudiants.

Malgré les mesures prises, les étudiants restent mobilisés. Jeudi dernier, près de 200 personnes ont participé à un sit-in devant le campus Pasteur. Le lundi suivant, 300 manifestants étaient réunis dans les rues de Rouen. Beaucoup affirment qu’ils ne se sentiront apaisés que si Pierre-Antoine Sprimont est définitivement exclu de l’université.

Pour de nombreux étudiants, les réponses de l’administration sont trop floues. Ils veulent plus de clarté, plus de transparence et des décisions fermes. Ils exigent également que l’université s’engage sur une politique plus efficace de lutte contre le racisme.

Une assemblée générale est prévue ce mardi pour décider des prochaines actions. Certains appellent déjà à manifester lors du prochain conseil municipal de Rouen, car le professeur mis en cause est aussi élu de l’opposition. Les étudiants comptent bien faire entendre leur voix jusque dans l’espace politique local.

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