Un héritage inattendu en 1976
En 1976, la vie de Jean-Marie Le Pen change radicalement lorsqu’il hérite de la fortune d’Hubert Lambert, riche héritier des cimenteries Lambert. Ce legs, estimé à l’époque à 30 millions de francs (environ 6 millions d’euros actuels), comprend des biens immobiliers prestigieux comme le manoir de Montretout à Saint-Cloud, un domaine de style Napoléon III.
Cette amitié avec Lambert, proche des milieux nationalistes, lui permet d’accéder à une aisance financière qui soutient son activisme politique. Montretout devient rapidement un lieu emblématique du Front national, servant à la fois de résidence familiale et de quartier général politique.
Outre Montretout, Jean-Marie Le Pen possédait plusieurs autres biens immobiliers. Parmi eux, une maison familiale à La Trinité-sur-Mer, dans le Morbihan, estimée à environ 1 million d’euros. Il avait également des parts dans plusieurs sociétés civiles immobilières (SCI), notamment la SCI du Pavillon de l’écuyer, qui gère Montretout, et la SCI Clergerie Hugo, autrefois propriétaire du siège du Front national.
Ces investissements immobiliers, combinés à sa rente politique, ont contribué à renforcer son assise financière au fil des décennies.
Jean-Marie Le Pen a également suscité la controverse avec des placements financiers jugés opaques. En 2015, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) révèle l’existence d’un compte en Suisse contenant 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d’or. Ces fonds étaient gérés via un trust basé aux îles Vierges britanniques.
Ces découvertes alimentent les soupçons de sous-évaluation de son patrimoine et d’évasion fiscale. Jean-Marie Le Pen a toujours nié ces accusations, déclarant que ces fonds appartenaient à son épouse, Jany Le Pen.
Pendant plusieurs décennies, Jean-Marie Le Pen a été député français, européen et régional, accumulant des rentes mensuelles estimées à 12 000 euros. Ces revenus réguliers, combinés à sa fortune personnelle, ont assuré son train de vie confortable.
Un partage d’héritage complexe
Après son décès à l’âge de 96 ans, le 7 janvier 2025, la gestion de son héritage incombe à ses trois filles, Marine, Yann et Marie-Caroline Le Pen. Ces dernières doivent se partager un patrimoine estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Cependant, cet héritage est compliqué par des procédures judiciaires en cours et des accusations de sous-évaluation d’actifs. En 2017, le fisc reprochait déjà à Jean-Marie Le Pen et à sa fille Marine d’avoir sous-évalué leurs parts dans les SCI liées à Montretout et à d’autres biens.
Jean-Marie Le Pen reste une figure controversée, non seulement pour ses idées politiques, mais aussi pour la gestion de sa fortune. Ses détracteurs l’accusent d’avoir utilisé des stratégies douteuses pour accumuler et protéger son patrimoine. Malgré cela, il a laissé une empreinte indélébile sur le paysage politique français et une fortune qui continue de faire parler d’elle.
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