Un compte né de l’initiative étudiante
À l’origine de Cerfia, on retrouve Vincent Vladesco, un étudiant en droit qui ne se considère pas journaliste. Il jouait un rôle central dans l’organisation du média jusque fin 2023, date à laquelle il a annoncé quitté le bateau. Dès les débuts, l’idée était simple : diffuser des infos rapidement, sur Twitter, en format court, sans filtre, ni blabla. Et ça a marché. Aujourd’hui, le compte @CerfiaFR cumule plus de 1,2 million d’abonnés.
Derrière l’écran, une trentaine de jeunes bénévoles s’activent quotidiennement. La méthode est claire : un binôme par sujet, l’un vérifie, l’autre rédige. Le tout fonctionne en continu, avec des créneaux de nuit et des week-ends assurés. Cette organisation bien rodée permet à Cerfia d’être ultra réactif. La plupart des contenus proviennent d’agences comme l’AFP ou d’autres médias, mais le compte mise aussi sur les vidéos et infos envoyées directement par les abonnés.
Un média apprécié… mais aussi critiqué
Si Cerfia cartonne chez les jeunes, il est aussi accusé de manquer de rigueur journalistique. En relayant rapidement des images parfois non sourcées, certains estiment qu’il joue avec le feu. Le ministère de l’Intérieur est même intervenu lors des émeutes de 2023, demandant à limiter la diffusion de vidéos violentes. Cerfia affirme garder son indépendance et sa liberté éditoriale, malgré ces pressions.
Selon certaines enquêtes, Cerfia aurait reçu des infos officielles en avant-première via un groupe privé avec des membres du gouvernement. Un privilège qui interroge sur la neutralité du média. D’autres médias comme Mediavenir ou AlertesInfos ont été confrontés aux mêmes enjeux, mais Cerfia se distingue en publiant systématiquement les sources citées dans ses tweets.
Une tentative de rachat très politique
En 2024, la rumeur enfle : Pierre-Édouard Stérin, milliardaire connu pour ses investissements conservateurs, aurait racheté indirectement Cerfia via une cascade de sociétés (Mediane SAS, DM News). Le montant de la transaction n’est pas connu.
Un modèle hybride entre média, réseau social et influence
Cerfia ne se limite pas à Twitter. Le projet comprend aussi un compte instagram et des collaborations ponctuelles avec des marques. Malgré cela, les revenus restent modestes, loin des standards d’un média classique. Pas de journalistes salariés, mais une structure bénévole qui assure la diffusion 24h/24.
Face à cette montée en puissance, certains se demandent si Cerfia restera un média libre ou s’il servira des intérêts plus stratégiques.