Qui est Dahbia Benkired ?

Le nom de Dahbia Benkired est lié à l’une des affaires criminelles les plus médiatisées de ces dernières années en France : le meurtre de Lola, une collégienne de 12 ans, en octobre 2022. Son procès s’est ouvert en octobre 2025 devant la cour d’assises de Paris. Mais qui est réellement cette jeune femme au parcours trouble et chaotique, passée de l’anonymat à la une des journaux ?
dahbia benkired

Origines et enfance en Algérie

Dahbia Benkired naît en 1998 à Alger, en Algérie, dans une famille modeste. Elle grandit dans le quartier populaire de Belouizdad (anciennement Belcourt). Son père est chauffeur de bus et sa mère mère au foyer. Son enfance est marquée par une série d’épreuves familiales. Son père meurt d’un cancer alors qu’elle est encore jeune. Ce décès plonge sa famille dans la précarité.

Au début des années 2000, sa mère choisit de quitter l’Algérie pour tenter une nouvelle vie en France. Elle s’installe seule avant d’être rejointe, plusieurs années plus tard, par ses trois filles, dont Dahbia. La situation familiale reste fragile. En 2020, la mère de Dahbia meurt d’un cancer de l’utérus. Un nouveau traumatisme dans un parcours déjà marqué par la perte et l’instabilité.

Arrivée en France et parcours scolaire

Dahbia Benkired arrive en France en 2016, à l’âge de 18 ans. Elle vit avec ses sœurs dans un logement à Bry-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. Elle est scolarisée au lycée de Champigny mais échoue au baccalauréat. Elle se réoriente alors vers un CAP Restauration qu’elle obtient, mais ne parvient pas à s’insérer professionnellement. Elle vit de petits boulots et de séjours chez des proches ou connaissances.

Vie personnelle : rupture, errance et instabilité

Dahbia Benkired n’a ni enfant ni conjoint au moment des faits. Elle évoque une vie sentimentale instable, marquée par des relations difficiles. À partir de 2019, elle fréquente notamment un certain Mustafa, décrit comme un petit trafiquant. Leur relation est toxique et ponctuée, selon elle, de violence et de dépendance.

Au fil des mois, elle enchaîne les situations précaires. Elle consomme régulièrement du cannabis – jusqu’à 20 joints par jour selon ses propres déclarations – et dit avoir touché à d’autres substances comme le Lyrica, un médicament détourné aux effets psychotropes. Elle évoque également des périodes de prostitution, surtout à l’été 2022. Des affirmations contestées par plusieurs témoins du dossier.

Un passé marqué par les contradictions

Devant les enquêteurs puis la justice, Dahbia Benkired décrit une existence rythmée par les abus sexuels, les violences et l’exclusion. Elle affirme avoir été violée à l’adolescence en Algérie, puis victime d’agressions sexuelles au sein de sa famille. Elle parle aussi de pressions, de manipulation, voire de pratiques étranges liées à une supposée secte “pédosataniste”.

Mais plusieurs de ses récits posent question. Les enquêteurs notent de nombreuses contradictions dans ses déclarations au fil de l’affaire. Aucun des témoignages recueillis auprès de proches ne vient confirmer ces traumatismes. L’avocat général parle d’un « hiatus entre ses déclarations et la réalité de sa vie ».

L’affaire Lola : la chronologie des faits

Le 14 octobre 2022, dans le 19e arrondissement de Paris, Lola, 12 ans, disparaît en sortant de son collège. Son corps est retrouvé le soir même dans une malle en plastique, dans la cour de son immeuble. Très vite, une suspecte est identifiée grâce aux images de vidéosurveillance : Dahbia Benkired, alors âgée de 24 ans.

Placée en garde à vue, elle livre plusieurs versions différentes des événements. Elle reconnaît sa présence sur les lieux mais change d’explications à chaque audition, passant du déni à l’aveu partiel.

Elle a été mise en examen pour “meurtre sur mineure de moins de 15 ans accompagné de viol et d’actes de torture” et placée en détention provisoire. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Elle reste présumée innocente tant qu’aucune décision de justice définitive n’a été rendue.

Un procès sous haute tension

Le procès de Dahbia Benkired s’ouvre le 17 octobre 2025 à la cour d’assises de Paris. L’affaire Lola a bouleversé la France, provoquant une vive émotion nationale et de nombreux débats politiques, notamment sur le thème de l’immigration irrégulière.

Dès l’ouverture du procès, Dahbia apparaît déroutante : tantôt froide, tantôt émotive, parfois silencieuse, parfois provocatrice. Interrogée sur les faits, elle dit :

« Je voudrais demander pardon à la famille. C’est horrible ce que j’ai fait… Je le regrette. »

Mais elle conteste aussi certains éléments du dossier, accuse parfois d’autres personnes, puis se contredit.

Sa responsabilité pénale fait débat. Une première expertise psychiatrique avait évoqué un « trouble psychique », tandis qu’une seconde a conclu à une altération partielle du discernement, mais pas à une abolition.

Portrait d’une personnalité complexe

Qui est vraiment Dahbia Benkired ? Victime d’un parcours brisé ou manipulatrice ? Certains la décrivent comme fragile, instable, influençable. D’autres comme froidement violente. Elle-même affirme avoir voulu « faire du mal » ce jour-là, tout en disant ne pas comprendre son geste.

Pour ses avocats, le procès doit permettre de comprendre « comment une vie cabossée peut mener à l’horreur ». Pour les proches de Lola, seule compte la vérité sur ce drame irréparable.

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