Dès les années 1990, la BMF établit un vaste réseau de distribution de stupéfiants dans plusieurs grandes villes américaines, notamment Detroit, Los Angeles, Miami et Atlanta. Grâce à des connexions avec des cartels mexicains, l’organisation parvient à importer des quantités massives de cocaïne et à la redistribuer sur le marché noir.
Ce réseau bien structuré s’appuie sur des logistiques sophistiquées pour éviter les forces de l’ordre. Les frères Flenory utilisent des comptes bancaires offshore, des sociétés écrans et des véhicules banalisés pour acheminer la drogue et blanchir les revenus.
En parallèle de son activité criminelle, la BMF se lance dans l’industrie musicale avec la création du label BMF Entertainment. Ce dernier devient un moyen efficace de blanchir de l’argent, tout en permettant à l’organisation de se rapprocher de célébrités et de rappeurs influents.
Des artistes comme Young Jeezy et d’autres figures du hip-hop américain gravitent autour de la BMF, qui investit massivement dans la promotion d’événements et le financement de clips musicaux. Cette double identité contribue à la popularité croissante de l’organisation, la faisant passer pour un empire du divertissement plutôt qu’un réseau criminel.
La montée en puissance de la BMF attire l’attention des forces de l’ordre. En 2005, une vaste enquête menée par la Drug Enforcement Administration (DEA) aboutit à l’arrestation de plus de 150 membres de l’organisation, y compris Big Meech et Southwest T.
Les frères Flenory sont condamnés à 30 ans de prison pour trafic de drogue et blanchiment d’argent. De nombreuses autres figures de la BMF écopent de lourdes peines, marquant la fin officielle du règne de l’organisation sur le narcotrafic américain.
Malgré son démantèlement, la Black Mafia Family reste un symbole dans la culture populaire, notamment dans le milieu du hip-hop. En 2021, la série télévisée BMF, produite par 50 Cent, retrace l’ascension et la chute de l’organisation, attirant un large public et ravivant l’intérêt pour son histoire.
De plus, la libération anticipée de Terry Flenory en 2020 pour raisons de santé et les spéculations sur une potentielle remise de peine pour Big Meech maintiennent la BMF sous les projecteurs. Certains de ses anciens membres tentent également de redorer son image, en se lançant dans des projets légaux.
Si la BMF n’a plus l’envergure qu’elle avait dans les années 1990 et 2000, des soupçons persistent quant à la continuation de certaines de ses activités criminelles sous des formes plus discrètes. Les forces de l’ordre surveillent de près les anciens membres et leurs connexions dans l’industrie musicale et le business clandestin.
Lire aussi : le marché de la cocaine explose en France
