Un appel controversé lors d’un rassemblement contre l’islamophobie
Le dimanche 27 avril 2025, à l’occasion d’un rassemblement place de la République à Paris, organisé suite au meurtre d’un fidèle musulman dans une mosquée du Gard, Ritchy Thibault a tenu des propos particulièrement forts.
Au micro, il a invité les participants à « constituer partout dans le pays des brigades d’autodéfense populaire » pour se défendre contre « l’islamophobie ». Il a clairement exprimé son manque de confiance dans les institutions, accusant la police et la justice de véhiculer « le racisme et l’islamophobie ».
Des accusations directes contre certains médias
Ritchy Thibault ne s’est pas arrêté là. Il a pointé du doigt plusieurs médias et personnalités, notamment CNews, Vincent Bolloré ainsi que le média Frontières, les accusant d’avoir « du sang sur les mains ».
Selon lui, « l’extrême droite tue », en faisant référence à des faits divers dramatiques comme ceux survenus à Nantes et dans d’autres lieux de culte.
Bruno Retailleau saisit la justice
Face à ces déclarations, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a décidé de saisir la justice. L’objectif est clair : poursuivre Ritchy Thibault pour incitation à l’insurrection.
Selon l’entourage du ministre, les propos de Thibault « portent atteinte à l’ordre public » et justifient une réponse juridique ferme pour éviter que de tels discours ne se banalisent.
Ce n’est pas la première fois que Ritchy Thibault se retrouve dans le viseur des autorités. Déjà à la mi-avril, lors de la préparation du rassemblement du 1er mai, il avait appelé à « déborder le dispositif » des forces de l’ordre.
À la suite de ces propos, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, avait lui aussi saisi la justice, espérant ainsi empêcher la participation de Thibault à la manifestation.
Cette semaine, Ritchy Thibault a confirmé qu’il était convoqué par la police judiciaire pour répondre de ses déclarations. Il a également appelé à un rassemblement de soutien devant les locaux de la police, rue du Bastion à Paris.
Sur les réseaux sociaux, notamment sur X, il a réagi en critiquant le traitement de son cas : « Retailleau est plus rapide pour saisir la justice contre des opposants politiques que pour condamner un crime islamophobe », a-t-il posté.
Un collaborateur sous haute surveillance politique
Depuis plusieurs mois, le ministère de l’Intérieur surveille étroitement les activités de Ritchy Thibault. Sa position d’attaché parlementaire auprès d’une élue de La France Insoumise le place dans une situation délicate, où chaque mot est scruté.
Alors que son parti défend la liberté d’expression, les appels à l’autodéfense armée ou à l’action directe inquiètent autant dans la sphère politique que dans l’opinion publique.