Ross Ulbricht a été libéré par Donald Trump d’une peine de prison à vie

Donald Trump, à peine réélu président des États-Unis, a accordé une grâce totale à Ross Ulbricht, le fondateur de la plateforme Silk Road. Cette décision marque un tournant inattendu dans l’histoire judiciaire américaine et suscite de vives réactions à travers le monde. Revenons sur le parcours de cet homme et les implications de cette libération.
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Ross ulbricht, le créateur de silk road

L’histoire de Ross Ulbricht, connu sous le pseudonyme de « Dread Pirate Roberts », commence en 2011 avec la création de Silk Road, un marché noir en ligne accessible via le réseau Tor. Cette plateforme, pionnière dans l’utilisation du Bitcoin comme monnaie d’échange, a permis la vente anonyme de drogues, armes et autres produits illicites, générant des revenus estimés à 200 millions de dollars en deux ans.

En octobre 2013, le FBI met fin à ses activités en arrêtant Ulbricht dans une bibliothèque de San Francisco. Deux ans plus tard, il est condamné à la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération, une peine sévère qui a choqué une partie de l’opinion publique.

Le 22 janvier, Donald Trump a annoncé sur son réseau Truth Social avoir signé une grâce totale et inconditionnelle pour Ross Ulbricht. Selon le président, cette décision répond à une promesse faite aux libertariens, un mouvement prônant les libertés individuelles et un gouvernement minimal.

Trump a déclaré :

J’ai appelé la mère de Ross pour lui annoncer la nouvelle. C’est un geste en l’honneur de sa famille et de ceux qui soutiennent la justice et le libre marché.

Cette décision intervient dans un contexte où Trump critique les institutions judiciaires et se positionne comme le défenseur des libertés individuelles, tout en s’attirant le soutien des partisans des cryptomonnaies.

Silk Road, souvent décrit comme l’« eBay de la drogue », est devenu un symbole du Dark Web, où anonymat et cryptomonnaies redéfinissent les frontières du commerce en ligne. Pour ses défenseurs, Ross Ulbricht était un innovateur, explorant les limites du marché libre.

Cependant, son site a aussi été associé à des crimes graves. Outre le trafic de drogues et le blanchiment d’argent, Ulbricht a été accusé d’avoir commandité plusieurs meurtres, bien que ces accusations n’aient jamais abouti à des condamnations.

La libération de Ross Ulbricht ne tombe pas du ciel. Depuis des années, sa famille et ses soutiens mènent une campagne acharnée pour obtenir une commutation de peine. Une pétition lancée en ligne a recueilli plus de 600 000 signatures, dénonçant une condamnation jugée disproportionnée.

Pour le parti libertarien, qui avait réclamé sa grâce dès 2018, Ross est une victime d’un excès de pouvoir gouvernemental. Ce parti, marginal mais influent dans certains cercles politiques et technologiques, a vu dans cette libération un pas en avant pour les libertés numériques.

Les opposants à cette décision dénoncent un message dangereux envoyé aux cybercriminels. Selon eux, libérer un homme qui a facilité le trafic de drogues et d’armes pourrait encourager d’autres à suivre ses traces.

Des procureurs et anciens agents du FBI estiment que cette décision affaiblit les efforts de lutte contre la cybercriminalité. Certains pointent également l’incohérence d’un président ayant fait de la « loi et l’ordre » un pilier de sa politique.

Pour ses partisans, Ross Ulbricht a purgé plus de dix ans en prison pour un crime considéré comme non violent. Ils soulignent également que les véritables coupables sont les utilisateurs de Silk Road, et non son créateur, qui voyait la plateforme comme une expérience de marché libre.

Enfin, ils rappellent que plusieurs agents fédéraux impliqués dans l’enquête sur Silk Road ont été reconnus coupables de corruption, ce qui jette une ombre sur les méthodes utilisées pour incriminer Ulbricht.

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