La prostate et le cancer de la prostate
La prostate est une petite glande située sous la vessie chez l’homme. Elle joue un rôle clé dans la production du liquide séminal, qui transporte les spermatozoïdes lors de l’éjaculation. Malheureusement, cette glande est également sujette au développement du cancer de la prostate, qui touche un grand nombre d’hommes dans le monde.
En France, plus de 50 000 nouveaux cas de cancer de la prostate sont diagnostiqués chaque année, faisant de cette maladie l’un des cancers les plus fréquents chez les hommes. Selon l’Association française d’urologie, un homme sur huit développera ce cancer avant l’âge de 75 ans. Si la détection précoce et les traitements modernes permettent d’améliorer les taux de guérison, la prévention reste cruciale pour réduire les risques.
21 éjaculations par mois pour une meilleure santé
Une étude menée par l’université de Harvard, relayée par le média European Urology, a bouleversé les idées reçues sur la fréquence de la masturbation et ses impacts sur la santé. Selon cette étude, les hommes qui éjaculent au moins 21 fois par mois réduisent leurs risques de développer un cancer de la prostate de 33%.
L’étude a suivi plus de 31 000 hommes âgés de 20 à 49 ans sur une période de 18 ans. Les chercheurs ont observé les habitudes d’éjaculation de ces hommes, qu’il s’agisse de rapports sexuels ou de masturbation. Ils ont ensuite analysé le lien entre la fréquence d’éjaculation et le développement du cancer de la prostate.
Les résultats ont montré que ceux qui éjaculaient fréquemment (au moins 21 fois par mois) avaient une incidence plus faible de cancer de la prostate que ceux qui éjaculaient moins souvent (4 à 7 fois par mois).
Pourquoi la masturbation pourrait-elle prévenir le cancer de la prostate ?
La masturbation et l’éjaculation jouent un rôle crucial dans le nettoyage de la prostate. En effet, la prostate produit un liquide prostatique qui est libéré lors de l’éjaculation. Ce liquide contient des substances potentiellement toxiques et cancérogènes. Si l’éjaculation est rare, ces substances peuvent s’accumuler dans la prostate et augmenter les risques de développer des cellules cancéreuses.
En éjaculant régulièrement, le liquide prostatique est évacué, limitant ainsi le temps de contact de ces substances avec les cellules de la prostate. Cela pourrait donc réduire les risques d’apparition de tumeurs cancéreuses.
Outre la prévention du cancer, une éjaculation fréquente est également bénéfique pour :
- Réduire le stress : l’orgasme libère des endorphines, qui aident à diminuer l’anxiété et à améliorer l’humeur.
- Améliorer le sommeil : les endorphines et la relaxation qui suivent l’orgasme favorisent un sommeil plus profond et plus réparateur.
- Stimuler la circulation sanguine : l’éjaculation aide à maintenir une bonne circulation sanguine dans les organes génitaux, contribuant ainsi à une meilleure santé sexuelle.
L’impact des tendances comme « No Nut November »
Malgré ces preuves scientifiques, des tendances comme le « No Nut November » encouragent l’abstinence d’éjaculation pour des raisons perçues comme étant bénéfiques à la santé mentale et physique. Ces mouvements, souvent relayés sur les réseaux sociaux, affirment que l’abstinence permettrait d’améliorer la concentration, la performance sportive, voire la productivité.
Cependant, les experts, dont le Dr. Rena Malik, urologue, insistent sur le fait qu’il n’y a aucune preuve scientifique solide pour soutenir ces affirmations. D’après les recherches actuelles, l’abstinence prolongée pourrait même être contre-productive en termes de santé, notamment concernant la prévention du cancer de la prostate.
Masturbation et épanouissement personnel
La masturbation est souvent considérée comme un sujet tabou, mais elle fait partie de la sexualité de nombreux individus. Plutôt que de la percevoir comme une activité honteuse ou compulsive, les résultats de cette étude soulignent ses bienfaits sur la santé, notamment lorsqu’elle est pratiquée régulièrement. En plus de prévenir le cancer de la prostate, la masturbation contribue à l’épanouissement personnel et à une meilleure gestion du stress.
Pour ceux qui s’inquiètent d’une « masturbation excessive », il est essentiel de comprendre que la fréquence idéale varie d’une personne à l’autre. Il n’existe pas de norme universelle, mais l’étude suggère que des éjaculations régulières, qu’elles proviennent de rapports sexuels ou de la masturbation, sont bénéfiques pour la santé.