Une scène insoutenable dans la maison familiale
Le samedi 2 août 2025, le père de famille quitte le domicile pour faire quelques courses, laissant son fils cadet seul avec leur rottweiler, un chien de 60 kg classé en catégorie 2. Il pensait s’absenter brièvement avec son fils aîné. Mais quelques minutes plus tard, un voisin l’appelle en urgence après avoir entendu des cris déchirants venant de chez lui.
En rentrant précipitamment, le père découvre une scène d’horreur : l’enfant gît au sol, ensanglanté, le visage défiguré, attaqué au niveau du cou et de la tête. Face à l’agressivité du chien, le père s’empare d’un couteau et le frappe à deux reprises pour l’écarter.
Des questions sur la dangerosité du chien
Selon les premières déclarations du père, l’animal n’avait jamais présenté de comportement violent auparavant. Mais le parquet d’Orléans, par la voix d’Emmanuel Delorme, a confirmé que l’enquête devra déterminer si le chien était bien déclaré conformément à la loi, et si toutes les obligations liées à la détention d’un chien de cette catégorie ont été respectées.
« Quand il est arrivé, son fils était face contre terre. Le chien était très agressif. Le père a tenté de sauver son fils en poignardant le chien à deux reprises. » – Emmanuel Delorme, procureur adjoint
L’animal, toujours menaçant après les faits, a finalement été euthanasié. Des analyses vétérinaires sont en cours pour savoir s’il était porteur de la rage ou d’autres pathologies pouvant expliquer son comportement. La rage, bien que rare en France, reste une maladie mortelle et soumise à une vaccination obligatoire pour ce type de chien.
Une enquête pour homicide involontaire
Bouleversé, le père a été brièvement placé en garde à vue pour permettre aux gendarmes de la brigade de recherches de comprendre les circonstances exactes du drame. L’objectif est d’évaluer si une négligence a pu entraîner la mort de l’enfant, notamment en lien avec la réglementation autour des chiens de catégorie 2.
Un rottweiler appartient à la catégorie des chiens dits de défense. Pour en posséder un, il faut :
- obtenir une attestation d’aptitude délivrée après un stage obligatoire
- faire subir à l’animal une évaluation comportementale entre 8 mois et 1 an
- le déclarer à la mairie de la commune de résidence
- le tenir muselé et en laisse dans les lieux publics
Le non-respect de ces règles peut entraîner jusqu’à 3 mois de prison, 3 750 € d’amende et l’interdiction de posséder un animal.
Un village sous le choc
À Escrennes, l’émotion est palpable. Les habitants, bien que discrets, sont profondément touchés. Une riveraine est venue déposer des fleurs devant la maison endeuillée, un geste symbolique pour saluer la mémoire de l’enfant. « Ça touche forcément tout le village », a confié un habitant ému.
Selon les statistiques, les décès causés par des morsures de chien restent très rares : moins de deux par an dans tout le pays. Mais chaque cas rappelle la nécessité d’être extrêmement vigilant avec les chiens, même lorsqu’ils font partie de la famille.
Les autorités rappellent les règles de sécurité
Ce drame ravive le débat sur la cohabitation entre enfants et chiens classés dangereux. Pour les professionnels du comportement animal, il est impensable de laisser un enfant seul avec un chien de cette catégorie, quelle que soit sa gentillesse apparente.
« Peu importe l’éducation du chien, un rottweiler reste un chien puissant. Il faut respecter les règles à la lettre. » – Daphnée Dunoguies, comportementaliste canin
Les investigations se poursuivent pour déterminer si une faute a été commise par le père. L’homicide involontaire implique une responsabilité sans intention de nuire, mais les suites judiciaires pourraient être lourdes si un manquement aux obligations est confirmé.
