Un voyage qui vire au malaise
Le 20 juillet 2025, Patrick et Marie-Françoise, retraités originaires de Rouen, montent à bord d’un TGV en direction de leur domicile. Tous deux sont des usagers réguliers de la SNCF, habitués à voyager avec leurs justificatifs, y compris la carte mobilité inclusion (CMI) de Patrick, qui est en fauteuil roulant et sous assistance respiratoire.
Mais cette fois, leur routine a été brisée net. Lors d’un contrôle, un agent SNCF demande à voir la carte de Patrick. Ce dernier indique que le document est rangé dans une valise située à ses pieds. Malgré l’évidence de son handicap, le contrôleur refuse d’en démordre.
Un effort dangereux imposé
Marie-Françoise tente d’intervenir et de rappeler l’état de santé de son mari. Le contrôleur campe sur sa position. L’ambiance dans le wagon devient tendue. Face à l’inflexibilité de l’agent, Patrick se résout à effectuer un effort périlleux. Il se penche difficilement et parvient à soulever sa valise.
« Il risquait sa vie en faisant ça. Il ne pouvait pas faire d’effort, il est sous oxygène. » – confie Marie-Françoise, bouleversée.
Cette action lui coûte : douleurs dorsales, choc émotionnel, et nécessité de porter une ceinture lombaire pendant plusieurs jours. L’épisode laisse le couple épuisé, aussi bien physiquement que moralement.
Une scène qui choque les passagers
Autour d’eux, les voyageurs assistent à la scène avec stupéfaction. Certains n’hésitent pas à exprimer leur indignation. L’un d’eux filme discrètement ce qu’il considère comme une véritable maltraitance. La pression monte, mais le contrôleur reste inflexible.
« Ce contrôleur a oublié qu’il avait un être humain en face de lui. » – ajoute Marie-Françoise.
Ce n’est qu’après plusieurs échanges, et le passage du choc initial, que le couple décide de contacter la SNCF pour demander des explications.
Réaction tardive de la SNCF
Les premiers contacts avec le service client s’avèrent infructueux. Le couple adresse un courrier recommandé pour relater les faits dans le détail. Ce n’est qu’après cette démarche officielle que la SNCF réagit, par la voix du directeur de l’axe TGV Sud-Est.
« SNCF Voyageurs regrette la situation vécue par vos soins […] et une réponse sera apportée dans les meilleurs délais. »
Des excuses officielles sont finalement transmises au couple. La direction affirme qu’une procédure interne a été déclenchée à l’encontre de l’agent concerné. Mais pour Patrick et Marie-Françoise, le mal est déjà fait.
Une situation révélatrice de dysfonctionnements
Ce type d’incident n’est malheureusement pas isolé. Malgré des protocoles clairs, certaines situations montrent un réel manque de formation ou de bon sens. Le respect des droits des personnes en situation de handicap ne devrait jamais dépendre de l’interprétation personnelle d’un contrôleur.
Des usagers pointent régulièrement du doigt des manquements à l’accessibilité, un manque d’empathie ou encore une absence de formation humaine chez certains agents. Le cas de Patrick vient rallumer le débat, notamment sur les réseaux sociaux où l’affaire a été relayée.
Des attentes pour un changement concret
Marie-Françoise n’attend pas de compensation financière. Ce qu’elle souhaite avant tout, c’est que personne d’autre ne vive cette situation. Que la dignité des passagers, notamment ceux en situation de vulnérabilité, soit reconnue et protégée par tous les services publics, y compris dans les transports.