Selon Carr, il est nécessaire de vérifier si les initiatives DEI de Disney et sa filiale ABC respectent bien les normes d’égalité d’accès à l’emploi. Il soupçonne certaines pratiques de favoriser injustement certaines populations, ce qui pourrait contrevenir à la législation en vigueur.
Une politique d’inclusion au cœur de la stratégie Disney
Depuis plusieurs années, Disney a mis en place des actions pour valoriser la diversité, autant à l’écran que dans ses équipes. Des personnages issus de minorités, des histoires inclusives et des campagnes internes ont marqué la stratégie du groupe.
Pourtant, face aux pressions politiques, l’entreprise a commencé à ajuster ses initiatives. Elle a par exemple supprimé un site mettant en avant des talents issus de communautés sous-représentées. Certains messages diffusés avant ses films ont aussi été édulcorés.
Trump relance la guerre contre les politiques DEI
Cette enquête intervient dans un contexte plus large : Donald Trump a engagé une offensive contre toutes les formes d’inclusion dans les institutions et entreprises américaines. Depuis son retour à la présidence, il veut faire disparaître ces programmes, qu’il considère comme contraires à l’égalité républicaine.
La FCC devient le bras armé de cette stratégie. Après avoir ouvert des dossiers sur NBCUniversal et Comcast, elle cible maintenant le géant du divertissement. Selon Carr, il faut s’assurer que Disney n’exclut pas certains profils, y compris les personnes sourdes ou handicapées, sous prétexte de diversité.
Un pas en arrière pour l’égalité ?
Le revirement de plusieurs grandes entreprises alimente le débat. Google, Amazon, Meta ou McDonald’s ont réduit ou stoppé leurs programmes DEI ces derniers mois. Sous la pression des conservateurs, beaucoup préfèrent éviter d’être accusés de « wokisme » ou de favoritisme ethnique.
Les associations de défense des droits civiques alertent pourtant sur un retour en arrière. Pour elles, ces politiques sont une réponse historique aux inégalités structurelles qui persistent encore aujourd’hui. Les minorités continuent de subir des discriminations systémiques dans le monde du travail, dans les médias, et face à la justice.
Disney joue la carte de la coopération
Le PDG de Disney, Robert Iger, a déclaré que l’entreprise coopérera pleinement avec la FCC. L’entreprise a d’ailleurs déjà apporté plusieurs ajustements à ses pratiques, comme la modification de ses indicateurs de performance pour les cadres. Les critères liés à la diversité ont été remplacés par une « stratégie des talents » plus neutre.
Pour autant, la pression ne retombe pas. L’administration actuelle exige que toutes les mesures d’inclusion soient revues, voire supprimées. La lettre de Brendan Carr évoque même des décisions passées, comme le fait d’exiger 50 % de personnages issus de minorités dans les séries ABC, ou le rejet de projets qui ne respectaient pas ces critères.
La diversité, un champ de bataille politique
Ce n’est pas la première fois que Disney est attaqué pour ses positions sociales. En 2022, la firme s’était opposée à une loi conservatrice en Floride, ce qui avait déclenché un conflit très public avec le gouverneur Ron DeSantis. Aujourd’hui, elle devient le symbole d’une lutte bien plus large entre deux visions de l’Amérique.
D’un côté, des militants conservateurs accusent ces politiques de nuire à la méritocratie. De l’autre, les défenseurs de la diversité rappellent qu’il s’agit d’un combat pour l’égalité, pas de favoritisme. La culture, le divertissement et les médias sont devenus des terrains idéologiques.
Dans ce contexte tendu, Disney est loin d’être le seul à devoir faire des choix. Les entreprises américaines doivent désormais jongler entre respect des normes, image publique, et pressions politiques. Et le débat sur la diversité n’est visiblement pas prêt de s’éteindre.
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