La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a exprimé son opposition au transfert des deux dernières orques du parc aquatique Marineland d’Antibes vers le Japon, mettant en avant le manque de réglementation sur le bien-être animal dans ce pays. Ces deux cétacés, Wikie et son fils Keijo, sont les derniers survivants des quatre orques détenues par le parc, et leur avenir soulève une vive polémique.
Une demande de transfert vers le japon
En novembre 2024, le Marineland a officiellement demandé au ministère de la Transition écologique l’autorisation de transférer les deux orques au parc Kobe Suma Sea World, situé dans l’ouest du Japon. Selon la direction du parc, cette décision visait à se conformer à la loi française de 2021, qui interdit la détention de cétacés dans des parcs aquatiques à partir de décembre 2026.
Marineland a justifié ce choix en affirmant que le parc japonais respectait les standards en vigueur, après avoir mené des recherches pour trouver une solution adaptée. Cependant, cette demande a été rapidement contestée par des associations de défense des animaux, ainsi que par la ministre de la Transition écologique.
Lors de son intervention sur TF1, Agnès Pannier-Runacher a souligné que les réglementations sur le bien-être animal au Japon sont bien moins strictes qu’en Europe. Elle a suggéré que des alternatives plus respectueuses des besoins des orques existent, notamment en Europe. Parmi les solutions évoquées figurent le parc de Tenerife, aux îles Canaries, qui respecte la réglementation européenne, ou encore un sanctuaire marin en Nouvelle-Écosse, au Canada.
Les critiques à l’encontre du parc japonais se sont multipliées. Les associations, telles que One Voice, ont dénoncé les conditions de vie proposées à Kobe, où les bassins seraient bien plus petits que ceux d’Antibes. Elles craignent également un rythme de spectacles intensif, allant jusqu’à six représentations par jour, ce qui pourrait être extrêmement néfaste pour les orques.
Le bilan tragique des orques à marineland
Le Marineland d’Antibes a récemment été au cœur de la polémique après le décès de deux des quatre orques qu’il détenait jusqu’en 2023. L’une est morte d’une septicémie, tandis que l’autre a succombé à l’ingestion d’un corps étranger. Ces tragédies ont renforcé les critiques à l’égard du parc, notamment sur les conditions de vie des animaux en captivité.
Les deux orques restantes, Wikie et Keijo, sont toutes deux nées en captivité, respectivement en 2001 et 2013, au sein même du parc d’Antibes. Leur transfert soulève des interrogations sur l’impact d’un tel déplacement, tant sur leur santé physique que psychologique.
Les défenseurs des animaux militent pour une solution radicalement différente : l’intégration des orques dans un sanctuaire marin. Cette approche offrirait aux cétacés des conditions de vie plus proches de leur habitat naturel, bien qu’ils restent sous surveillance humaine. Cependant, Marineland a estimé que le sanctuaire proposé en Nouvelle-Écosse n’était pas une option viable, sans donner plus de précisions sur les obstacles rencontrés.
La ministre de la Transition écologique, tout en rejetant le transfert vers le Japon, a encouragé Marineland à explorer les alternatives européennes, soulignant que des parcs comme celui de Tenerife sont déjà équipés pour accueillir des orques dans des conditions conformes aux normes européennes.
Un enjeu symbolique pour la protection animale
Le cas de Wikie et Keijo est devenu un symbole des luttes pour le bien-être animal en France. Depuis l’adoption de la loi de 2021, qui interdit également les spectacles de cétacés et d’animaux sauvages dans les cirques itinérants, le gouvernement a tenté de renforcer la protection des espèces en captivité. Cependant, les associations de défense des animaux pointent encore des failles, notamment dans l’application de cette législation.
Muriel Arnal, présidente de One Voice, a rappelé que permettre le transfert des orques au Japon serait une violation de l’esprit de cette loi, qui reconnaît que les bassins sont inadaptés aux besoins fondamentaux des grands mammifères marins.
Alors que la date limite de décembre 2026 approche, le sort de Wikie et Keijo reste incertain. Le rejet par le ministère de la Transition écologique de la demande de transfert au Japon oblige Marineland à trouver rapidement une autre solution. Les associations continuent de plaider pour un sanctuaire marin, tandis que d’autres alternatives européennes pourraient être envisagées.