Passer le Bac quand on est Dys : tiers-temps, ordi… comment ne pas être pénalisé ?

Spoiler : oui, il est tout à fait possible de décrocher son Bac, et même avec une mention, quand on est dyslexique, dyspraxique ou dysorthographique. Si l’école ressemble parfois à un parcours du combattant pour les profils « Dys », l’examen final ne doit pas être une sanction. La loi est claire : tu as le droit de compenser tes difficultés pour être évalué sur tes connaissances, et non sur ton handicap. Mais attention, ces aides ne tombent pas du ciel. Tiers-temps, ordinateur, secrétaire…
dys bac

Ce n’est pas un cadeau, c’est un droit

Il faut tordre le cou à une idée reçue : demander des aménagements n’est pas de la triche. C’est une mesure d’équité garantie par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances. L’objectif est simple : mettre l’élève Dys sur un pied d’égalité avec les autres candidats.

Que tu sois dyslexique (trouble de la lecture), dyspraxique (trouble du geste) ou dysorthographique, tes compétences intellectuelles ne sont pas remises en cause. C’est l’accès à la restitution de tes connaissances qui bloque. Les aménagements servent de « lunettes » pour corriger cette myopie scolaire.

Le « Menu » des aménagements : à quoi as-tu droit ?

Les dispositifs sont nombreux et doivent être adaptés à tes besoins spécifiques. Voici les options les plus courantes que tu peux solliciter :

1. Le fameux Tiers-Temps

C’est l’aménagement le plus connu. Il s’agit d’une majoration du temps imparti pour composer. Concrètement, on ajoute un tiers de la durée initiale à ton épreuve.

  • Pour une épreuve d’1 heure, tu disposes d’1h20.
  • Pour une épreuve de 4 heures (comme la philo ou l’écrit de français), tu as droit à 5h20.

Ce temps supplémentaire est vital pour relire, déchiffrer les consignes sans stress ou compenser une lenteur d’écriture.

2. L’ordinateur : ton meilleur allié

Pour les élèves dysgraphiques ou dyspraxiques, écrire à la main pendant des heures est une torture physique qui rend la copie illisible. L’usage de l’ordinateur est donc souvent autorisé.

Selon ton dossier, tu peux avoir accès à des logiciels spécifiques :

  • Traitements de texte : Pour structurer ta pensée et corriger proprement sans raturer.
  • Correcteurs orthographiques : Des outils comme Antidote peuvent être autorisés (sauf pour les épreuves évaluant spécifiquement l’orthographe).
  • Logiciels scientifiques : Comme GeoGebra pour les maths ou une calculatrice simulée type NumWorks.
  • Dictée vocale : Pour ceux qui ne peuvent pas taper, des logiciels de reconnaissance vocale permettent de « dicter » sa copie.

3. L’aide humaine et les supports adaptés

Si la technologie ne suffit pas, une aide humaine peut être débloquée. Un secrétaire lecteur/scripteur peut lire les consignes à voix haute pour toi ou écrire sous ta dictée.

Côté support, tu peux demander des sujets imprimés en format A3, avec une police agrandie (type Arial 14 ou 16) ou un interlignage spécifique pour faciliter la lecture et éviter que les lignes ne « dansent » devant tes yeux.

4. La note d’orthographe

C’est la hantise des dysorthographiques. Sur une copie de Bac, la qualité de la langue peut coûter jusqu’à 3 ou 4 points. Il est possible de demander à ce que l’orthographe ne soit pas évaluée ou que le barème soit adapté pour ne pas sanctionner les fautes liées au trouble.

Comment monter ton dossier ?

C’est là que ça se corse. L’administration française aime les formulaires, et il ne faut pas s’y prendre à la dernière minute. La demande se fait généralement durant l’année de Seconde ou en début de Première.

Il existe deux procédures distinctes :

  • La procédure simplifiée : Si tu bénéficies déjà d’un PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé), d’un PAI ou d’un PPS durant ta scolarité, c’est plus simple. L’équipe pédagogique valide que tes besoins pour l’examen sont les mêmes que ceux de l’année.
  • La procédure complète : Si tu n’as pas d’aménagements officiels ou si ta situation a évolué, tu dois monter un dossier complet avec des bilans médicaux récents (orthophoniste, ergothérapeute, etc.).

Le dossier est ensuite transmis au médecin désigné par la CDAPH (Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) ou au rectorat, qui validera officiellement les aménagements.

Les pièges à éviter le jour J

Avoir les aménagements validés sur le papier est une victoire, mais il faut gérer la logistique le jour de l’examen.

« L’ordinateur devient un allié indispensable pour les élèves DYS, permettant de contourner la difficulté en offrant un support plus accessible. »

Voici quelques conseils de survie :

  • L’ordi « Vierge » : Si tu utilises ton propre ordinateur, il devra souvent être vidé de tes cours ou tu devras ouvrir une session « invité » vierge pour éviter tout soupçon de triche. Prépare cela la veille !
  • La clé USB : Prends toujours une clé USB vierge pour sauvegarder ton travail ou pour l’impression de ta copie avec le surveillant.
  • La gestion de la fatigue : Avec un tiers-temps, une épreuve de 4 heures devient un marathon de plus de 5 heures. Apporte à manger, à boire, et utilise ce temps pour faire des micro-pauses mentales.

Ne laisse pas les démarches administratives te décourager. Ces outils sont là pour révéler ton potentiel. Une fois le dossier bouclé, tu n’auras plus qu’à te concentrer sur l’essentiel : tes révisions !

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