Le brevet obligatoire pour passer au lycée ?

À l’horizon 2025, le paysage éducatif français pourrait connaître une transformation majeure avec l’instauration de l’obligation de réussir le diplôme national du brevet (DNB) pour entrer au lycée général et technologique. En 2024, plus de 100.000 élèves n’ont pas obtenu ce diplôme, et le taux de réussite a chuté de 3,5 points, revenant à son niveau de 2014. Cette nouvelle mesure soulève de nombreuses interrogations et préoccupations parmi les éducateurs et les syndicats.
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Retour sur le Taux de Réussite du Brevet en 2024

En 2024, le taux de réussite au brevet a diminué après avoir connu des pics significatifs en 2017 et 2020. Ces variations sont partiellement attribuables à la suppression du correctif académique par Gabriel Attal. Cependant, Olivier Beaufrère, secrétaire national éducation et pédagogie au SNPDEN-UNSA, précise que comparer les taux de réussite de 2014 à ceux de 2024 est trompeur en raison des évolutions dans les exigences de l’examen. Bien que le taux ait baissé, cela ne signifie pas nécessairement une baisse du niveau des élèves.

Les résultats du brevet révèlent des tendances disparates selon les disciplines. Depuis 2018, les performances en français et en mathématiques se sont améliorées, reflet de politiques éducatives ciblées sur ces matières. À l’inverse, les résultats en histoire-géographie et en sciences ont décliné. Ces disparités soulignent l’impact des priorités politiques sur les résultats des élèves.

Les évaluations de rentrée en classe de Seconde

Pour mieux évaluer le niveau des élèves, le ministère de l’Éducation nationale utilise également les évaluations de rentrée en classe de seconde. Entre 2021 et 2023, ces évaluations ont montré une légère baisse du niveau en mathématiques et une légère hausse en français. Cependant, elles révèlent aussi des inégalités sociales marquées : les lycées avec une forte proportion d’élèves issus de milieux favorisés affichent de meilleurs résultats.

Pour la rentrée 2024, une nouvelle mesure sera testée avec la mise en place d’une classe de « prépa-2de » dans chaque département. Cette initiative vise à préparer les élèves n’ayant pas obtenu leur brevet à suivre le rythme du lycée. Cette proposition suscite néanmoins des inquiétudes. Olivier Beaufrère craint que cette année de transition ne soit perçue comme une « année blanche », augmentant ainsi le risque de décrochage scolaire. De plus, les établissements s’inquiètent de ne pas disposer des ressources nécessaires pour organiser ces classes de manière efficace.

Avis partagés des syndicats sur le brevet obligatoire

Les syndicats comme le SNPDEN-UNSA et le SNALC (Syndicat National des Lycées et Collèges) partagent certaines préoccupations. Jean-Rémi Girard, président du SNALC, voit dans l’obligation de réussir le brevet une potentielle source de motivation pour les élèves, mais il s’interroge sur les modalités pratiques de sa mise en œuvre. Tous s’accordent sur la nécessité d’un soutien accru pour les élèves en difficulté afin de prévenir les exclusions scolaires.

Pour les syndicats, l’accompagnement des élèves en retard est crucial. Olivier Beaufrère propose la mise en place de stages de remise à niveau avant l’entrée au lycée, une solution qui pourrait permettre aux élèves recalés de combler leurs lacunes sans être exclus du système éducatif. Une approche flexible et inclusive est nécessaire pour garantir que cette nouvelle mesure ne renforce pas les inégalités existantes.

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