Le Diplôme National du Brevet (DNB) de 2024 marque une année de défis pour de nombreux collégiens. Si ce diplôme n’est pas obligatoire pour passer en seconde, ses résultats peuvent influencer la confiance des élèves et leur préparation pour les futures épreuves du baccalauréat. Malheureusement, le taux de réussite global de cette année est en baisse, suscitant des inquiétudes et des discussions sur les raisons de cette diminution et ses répercussions.
Un taux de réussite national en baisse
Le taux de réussite national au brevet 2024 a connu une baisse notable de 89,1% à 85,6%. Cette situation laisse entrevoir des vacances plus moroses pour de nombreux collégiens qui espéraient un été plus serein après l’obtention de leur diplôme. Cette baisse peut être attribuée à plusieurs facteurs, y compris les défis continus posés par la pandémie de COVID-19 et les inégalités persistantes dans le système éducatif français.
Les résultats varient considérablement entre les différentes académies. Les académies comprenant un grand nombre de Réseaux d’Éducation Prioritaire (REP) affichent des taux de réussite inférieurs à la moyenne nationale. Par exemple, l’académie de Créteil a enregistré le taux de réussite le plus bas avec seulement 81% des candidats ayant réussi le brevet général. Mayotte suit de près avec un taux avoisinant les 70%. À l’autre extrémité du spectre, l’académie de Rennes a obtenu le meilleur taux de réussite, avec 93,4% des élèves admis en série générale.
Statistiques par académie :
- Rennes : 93,4% (général), 80,5% (professionnel)
- Paris : 91,4% (général), 69,3% (professionnel)
- Nantes : 90,8% (général), 78,0% (professionnel)
- Créteil : 81,0% (général), 64,8% (professionnel)
- Mayotte : 70,1% (général), 67,5% (professionnel)
Les raisons de cette baisse du taux de réussite sont multiples :
- Manque de Moyens : Les académies avec des résultats en baisse sont souvent celles qui manquent de ressources adéquates. Les infrastructures insuffisantes et le manque de soutien éducatif jouent un rôle crucial.
- Conditions Sociales et Familiales : Les élèves des zones défavorisées font face à des défis supplémentaires qui peuvent entraver leur capacité à bien préparer et réussir les examens. Les conditions de vie, le manque de soutien à la maison et les pressions économiques sont des facteurs déterminants.
- Absence de Correctifs Académiques : Cette année marque la première session du DNB sans l’application de correctifs académiques, ce qui a pu contribuer à une évaluation plus stricte et à une diminution des taux de réussite.
En comparaison avec 2023, le taux de réussite des séries professionnelles a également baissé de 3 points. Cette tendance indique une difficulté croissante pour les élèves à atteindre les normes exigées, malgré les efforts des enseignants et des institutions pour s’adapter aux nouvelles réalités post-pandémie.
Bien que le brevet ne soit pas obligatoire pour l’entrée en seconde, il reste un indicateur important de réussite scolaire. Il permet aux élèves de se confronter pour la première fois à un examen national, les préparant ainsi aux épreuves plus conséquentes du baccalauréat. Le brevet valide également les compétences acquises durant le collège et peut renforcer la confiance des élèves dans leur capacité à réussir leurs études futures.
Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a souligné l’importance de ne pas surévaluer cette baisse et de considérer le contexte global. Gabriel Attal, récemment, a exprimé le souhait de voir le brevet comme un diplôme sanctionnant le passage en seconde, mais cette mesure n’a pas été mise en œuvre pour la rentrée 2024.