La prostate et son rôle dans l’éjaculation
Située sous la vessie, la prostate est une glande clé du système reproducteur masculin. Elle produit une partie du liquide séminal, ce fluide qui accompagne les spermatozoïdes pendant l’éjaculation. Elle participe également aux contractions musculaires qui permettent l’expulsion du sperme.
Les chercheurs s’interrogent depuis des années sur le lien entre fréquence d’éjaculation et santé prostatique. Le raisonnement est simple : si la prostate accumule trop de sécrétions, cela pourrait créer un terrain favorable à des inflammations chroniques, voire à des mutations cellulaires pouvant mener à un cancer. D’où l’idée que plus on éjacule, plus on “nettoie” la prostate.
Ce que disent les grandes études
Une étude phare de l’Université Harvard a suivi près de 32 000 hommes sur plus de 18 ans. Résultat : ceux qui déclaraient éjaculer au moins 21 fois par mois voyaient leur risque de cancer de la prostate réduit de 22 à 31 % comparé à ceux qui éjaculaient moins de 7 fois. Le chiffre interpelle, mais il faut le regarder avec prudence.
La protection observée semble plus marquée chez les hommes ayant eu une vie sexuelle active entre 20 et 40 ans. Au-delà, les résultats sont plus flous. Certaines études suggèrent même qu’un excès d’activité sexuelle, surtout après 50 ans, pourrait ne plus avoir d’effet bénéfique, voire produire l’effet inverse dans certains cas particuliers.
Quels mécanismes possibles ?
Une éjaculation régulière pourrait aider à réguler la présence de certaines hormones comme la di-hydrotestostérone, impliquée dans la croissance des cellules prostatiques. Elle favoriserait aussi l’oxygénation des tissus en stimulant la circulation sanguine dans la zone pelvienne.
L’orgasme déclenche des pics d’ocytocine et d’endorphines qui auraient un effet anti-inflammatoire et immuno-stimulant. Certains spécialistes pensent que cela pourrait soutenir le système immunitaire face aux cellules cancéreuses, même si cela reste théorique pour l’instant.
Les limites des recherches
La plupart des études reposent sur des questionnaires d’auto-évaluation. Ce type de mesure est très sensible à l’effet de mémoire, au regard social et aux interprétations personnelles des participants. Résultat : il y a un risque important de biais ou d’inexactitude dans les données.
Les hommes qui ont une activité sexuelle régulière ont souvent un mode de vie plus sain : alimentation équilibrée, sport, sommeil régulier… Difficile alors de dire si c’est l’éjaculation en elle-même ou l’ensemble de ces habitudes qui joue un rôle protecteur.
Faut-il éjaculer plus souvent ?
Aucune institution médicale ne recommande explicitement une fréquence d’éjaculation pour éviter le cancer. Mais rien ne montre qu’éjaculer souvent soit nocif, à condition de le faire dans un cadre sain, sans comportements à risque ou dépendance.
Une vie sexuelle épanouie agit positivement sur le stress, le sommeil, la confiance en soi et même le système cardio-vasculaire. Ce sont autant d’éléments qui jouent aussi un rôle indirect dans la prévention de certaines maladies, y compris les cancers.
Que retenir si tu es jeune ?
Pas besoin de tout chronométrer. Mais si tu éjacules régulièrement, seul ou avec un partenaire, c’est probablement bon pour ta santé globale. Ce n’est pas un bouclier miracle contre le cancer, mais c’est un élément de plus dans une hygiène de vie équilibrée.
Garde aussi en tête que consulter un médecin reste essentiel si tu as des doutes ou des symptômes urinaires ou sexuels. Une bonne santé sexuelle commence par une bonne connaissance de son corps et de ses besoins.
