Comment fonctionne le gel contraceptif ADAM ?
ADAM est un hydrogel biodégradable injecté sous anesthésie locale. Une fois en place, il agit comme un filtre mécanique, empêchant les spermatozoïdes de se mélanger au sperme éjaculé. Ce procédé rappelle le fonctionnement du stérilet chez les femmes, sauf qu’il est conçu pour le système reproductif masculin.
Contrairement à la vasectomie, cette solution est théoriquement réversible. L’hydrogel se dégrade naturellement avec le temps, laissant espérer un retour à la fertilité sans intervention chirurgicale lourde.
L’intervention dure environ dix minutes et se fait sans hospitalisation. Le patient reste éveillé, et les effets sont quasiment immédiats : une baisse à zéro du nombre de spermatozoïdes dans le sperme en moins d’un mois.
Des résultats prometteurs sur la durée
Les premiers essais cliniques ont été réalisés en Australie sur un panel de 23 hommes âgés de 25 à 65 ans. Après 24 mois de suivi, tous présentaient une azoospermie persistante, c’est-à-dire l’absence totale de spermatozoïdes dans l’éjaculat. Aucun effet indésirable grave n’a été observé, ce qui a poussé les chercheurs à lancer une seconde phase d’expérimentation sur un échantillon élargi.
Le grand point d’interrogation reste la réversibilité. Pour l’instant, il n’existe pas encore de données solides prouvant que la fertilité est restaurée après la dissolution du gel. Des tests sur les animaux ont montré une dégradation naturelle, mais les études humaines doivent encore le confirmer à grande échelle.
Pourquoi cette innovation change la donne
En matière de contraception masculine, les options sont encore limitées : préservatif ou vasectomie. La pilule masculine se fait attendre, souvent à cause des effets secondaires hormonaux. ADAM, lui, est non hormonal, indolore et vise une contraception à moyen terme, ce qui représente un compromis inédit pour de nombreux hommes.
Selon plusieurs études, beaucoup d’hommes se disent prêts à assumer une part active dans la gestion de la contraception. Mais ils sont aussi clairs sur leurs préférences : ils souhaitent des solutions simples, efficaces et réversibles. Un patch ou une pilule est souvent mieux accepté qu’une intervention chirurgicale.
ADAM coche certaines cases : il est simple, durable, sans hormones. Mais il devra encore prouver qu’il est bien réversible pour convaincre pleinement.
Quel avenir pour ADAM et la contraception masculine ?
La phase 2 des essais cliniques est prévue prochainement, notamment en Australie, avec un élargissement du panel à une cinquantaine de participants. Les chercheurs espèrent ainsi obtenir plus de données sur l’efficacité, la durée d’action réelle et la possible restitution de la fertilité.
Ce dispositif pourrait représenter une avancée majeure pour l’égalité contraceptive entre les sexes. Si la société accepte ce type de méthode et que les jeunes générations s’en emparent, ADAM pourrait bouleverser nos habitudes en matière de contraception.