Des chercheurs japonais franchissent un cap dans la lutte contre la trisomie 21

Des scientifiques japonais ont réalisé une avancée prometteuse dans le traitement du syndrome de Down, aussi appelé trisomie 21. Pour la première fois, ils ont réussi à supprimer partiellement le chromosome supplémentaire responsable de cette anomalie génétique, au sein même des cellules humaines. Une percée réalisée en laboratoire, qui redonne de l’espoir à des milliers de familles à travers le monde.
trisomie 21 vaccin

L’origine du syndrome de Down

La trisomie 21 est une maladie génétique causée par la présence d’une troisième copie du chromosome 21. Cela entraîne des troubles cognitifs, des malformations, ainsi que des risques accrus de certaines pathologies comme les maladies cardiaques ou la maladie d’Alzheimer précoce.

On estime qu’elle touche environ 1 naissance sur 700 dans le monde. Malgré les avancées en matière de diagnostic prénatal, il n’existait jusqu’à présent aucun traitement permettant de corriger cette anomalie à la source.

Les chercheurs ont utilisé la technologie CRISPR-Cas9, connue sous le nom de « ciseaux moléculaires ». Cette méthode permet d’intervenir avec une très grande précision sur l’ADN d’une cellule pour couper ou désactiver une séquence génétique spécifique.

« Nous avons réussi à cibler spécifiquement le chromosome surnuméraire, sans toucher aux deux copies normales », précisent les auteurs de l’étude.

Une stratégie complexe, mais très efficace : les cellules traitées ont pu se débarrasser du chromosome en excès dans plus de 30 % des cas, tout en retrouvant des fonctions biologiques normales.

Des résultats prometteurs observés en laboratoire

Après suppression du chromosome 21 supplémentaire, les scientifiques ont observé que les cellules retrouvaient un comportement similaire à celui des cellules saines. Parmi les indicateurs analysés :

  • Expression génétique restaurée à des niveaux normaux
  • Meilleure prolifération cellulaire
  • Réduction du stress oxydatif

Ces résultats ont été confirmés non seulement sur des cellules souches, mais aussi sur des fibroblastes (cellules de la peau) prélevés sur des patients atteints de trisomie 21.

Type de celluleTaux de suppression du chromosomeFonctions restaurées
Cellules souches iPS37,5 %Oui
Fibroblastes30,6 %Oui

Ces taux restent à améliorer, mais ils représentent une première preuve de concept solide. Pour la première fois, on agit directement sur la cause génétique du syndrome de Down, et non plus uniquement sur ses symptômes.

Une étape clé vers un futur traitement

Bien que cette découverte soit révolutionnaire, elle reste limitée au stade de la recherche fondamentale. Plusieurs défis doivent encore être surmontés avant toute application clinique :

  • Risques de modification accidentelle d’autres chromosomes
  • Persistance de cellules non corrigées (mosaïcisme)
  • Tests de sécurité encore nécessaires chez l’animal

« Il faudra du temps pour développer une méthode 100 % sûre et applicable en médecine humaine », préviennent les chercheurs.

Les scientifiques espèrent que cette avancée posera les bases de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les maladies génétiques, en particulier celles causées par des anomalies chromosomiques. La technique pourrait, à terme, être adaptée pour prévenir ou atténuer les complications associées à la trisomie 21.

Un tournant dans la recherche génétique

Au-delà du syndrome de Down, cette approche pourrait inspirer d’autres traitements ciblés contre des pathologies similaires. La modification des chromosomes à l’échelle cellulaire marque une nouvelle ère dans la médecine personnalisée.

Malgré l’espoir suscité, des questions éthiques importantes se posent. Modifier l’ADN humain soulève des débats sur les limites de l’intervention médicale et sur le risque de dérives. Un cadre réglementaire solide devra accompagner ces innovations.

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