Heureux au travail, mais déjà sur le départ
C’est le paradoxe le plus fascinant de cette fin d’année 2025. Alors que le contexte économique reste incertain et que 72 % des Français jugent que ce n’est « pas le bon moment » pour bouger, la jeune génération n’hésite pas à regarder si l’herbe est plus verte ailleurs. Le plus surprenant ? Ce désir de mobilité ne vient pas forcément d’un mal-être.
L’étude souligne un chiffre étonnant : 73 % des actifs se disent heureux dans leur emploi actuel. Pourtant, cela n’empêche pas un jeune sur deux de préparer ses cartons. Amandine Reitz, DRH Europe chez iCIMS, résume parfaitement cette nouvelle mentalité : il s’agit d’un équilibre entre prudence et volonté d’évolution. On ne part pas parce qu’on déteste son boss, mais parce qu’on reste constamment attentif aux opportunités d’accélérer sa trajectoire professionnelle. La fidélité à l’entreprise n’est plus une valeur cardinale ; l’agilité, si.
L’IA : le fossé se creuse entre la Gen Z et les Boomers
Si les moins de 35 ans sont prêts à bouger, ils ne comptent pas le faire à l’ancienne. L’étude met en lumière une fracture générationnelle radicale sur l’utilisation de l’Intelligence Artificielle dans la recherche d’emploi. Pour les jeunes actifs, l’IA est devenue un assistant de carrière indispensable :
- 58 % des moins de 35 ans pensent que l’IA peut les aider à identifier le job idéal (contre seulement 26 % des 50 ans et plus).
- 56 % des jeunes font confiance aux outils d’IA pour trouver leur prochain poste.
Là où les profils plus expérimentés voient l’automatisation avec méfiance ou besoin de pédagogie, la jeune génération y voit un levier d’efficacité redoutable pour filtrer les offres et optimiser ses candidatures.
Moins de « blabla » humain, plus d’efficacité
Oubliez le cliché du jeune qui veut absolument « du sens et de l’humain » à toutes les étapes. En réalité, les attentes envers les recruteurs sont devenues beaucoup plus pragmatiques. Si le contact humain reste le Graal pour la majorité des actifs (56 %), les 18-34 ans sont nettement moins attachés à ce critère (environ 45 %).
Ce que veulent les 16-35 ans aujourd’hui, c’est de la performance et de la justice dans le processus :
- La compréhension du CV est jugée très importante par 53 % des 18-24 ans.
- La rapidité du processus est prioritaire pour 40 % des jeunes (contre 31 % au global).
- L’absence de discrimination est un critère essentiel pour 57 % des 18-24 ans.
Le message envoyé aux RH est clair : les jeunes talents privilégient une expérience fluide, rapide et transparente — quitte à ce qu’elle soit digitalisée — plutôt que de longs entretiens informels qui traînent en longueur.
















