Apprentissage en 2025 : des coupes budgétaires qui inquiètent

Depuis le début de l’année 2025, les entreprises qui recrutent des apprentis ont vu les montants des aides se réduire. Les PME bénéficient désormais de 5 000 euros d’aide par contrat, contre 2 000 euros pour les grandes entreprises. Une baisse sensible, alors que les employeurs comptaient sur ce soutien pour intégrer des jeunes en alternance.
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Mais cette mesure n’était qu’un premier signal d’un durcissement budgétaire. Le ministère du Travail prépare aujourd’hui d’autres ajustements qui pourraient encore changer la donne pour les centres de formation et les jeunes concernés.

Des subventions CFA dans le viseur

Dans un contexte de fort déficit public, l’État explore de nouvelles pistes pour faire des économies. Les CFA (centres de formation des apprentis) pourraient bien en faire les frais. Selon certaines projections, jusqu’à 300 millions d’euros pourraient être économisés en revoyant le financement de ces structures.

Les niveaux de prise en charge (NPEC), qui déterminent combien l’État verse aux CFA pour chaque contrat signé, sont désormais dans la ligne de mire. Une première réduction de 25 % est envisagée pour les formations à distance, un format encore peu répandu mais essentiel pour des publics éloignés ou en situation de handicap.

Les formations à distance ne représentent qu’une part réduite de l’offre globale, mais elles sont perçues comme un levier d’innovation pédagogique. Si les coupes se confirment, de nombreux organismes pourraient arrêter leurs investissements en recherche et développement, fragilisant les alternatives éducatives qui permettent de toucher un public plus large.

Une administratrice d’une fédération de la formation professionnelle s’alarme : Couper dans ces budgets, c’est affaiblir l’innovation et exclure des jeunes qui n’ont pas accès aux centres physiques.

Une participation financière accrue pour les entreprises

Autre mesure à l’étude : réduire la part prise en charge par l’État pour les formations de niveau bac+3 et plus. Les entreprises concernées devraient alors débourser 750 euros supplémentaires pour chaque contrat signé, ce qui pourrait représenter un frein au recrutement de jeunes en alternance.

À cela s’ajoute une baisse forfaitaire de 300 euros sur chaque contrat d’apprentissage, quel que soit le niveau de diplôme. Le ministère estime que cet argent sert principalement aux campagnes de communication des CFA pour attirer de nouveaux apprentis.

Les petites structures en première ligne

Ces mesures inquiètent fortement les fédérations professionnelles. Les TPE et PME, qui composent la majorité du tissu économique, pourraient être les premières touchées. Moins armées pour absorber ces coûts, elles risquent de réduire leurs recrutements d’alternants, ce qui limiterait l’accès à l’apprentissage pour les jeunes.

Les formations du supérieur, qui ont connu une forte croissance depuis 2018, pourraient aussi souffrir : moins d’inscriptions, moins de contrats signés, et une dynamique cassée.

L’apprentissage, une passerelle vers l’emploi en danger

L’apprentissage a longtemps été vu comme une solution concrète contre le chômage des jeunes. Selon le think tank VersLeHaut, l’alternance permet de réduire l’écart entre l’école et l’entreprise, en donnant des compétences directement exploitables sur le marché du travail.

Mais ces récentes annonces contrastent fortement avec la dynamique des années passées. En 2024, plus d’un million de jeunes étaient en apprentissage, un chiffre record atteint grâce aux aides exceptionnelles et à l’extension des formations proposées.

Les premiers chiffres de 2025 confirment le ralentissement brutal. En janvier, seulement 23 400 contrats ont été signés, soit 14 % de moins qu’en janvier 2024. Le secteur public chute de plus de 30 %, tandis que le privé accuse une baisse de près de 14 %. Le supérieur est particulièrement touché, avec une chute de 20,8 % des nouveaux contrats.

Même si le nombre total d’apprentis reste stable début 2025 (+2,2 %), cela s’explique surtout par les contrats signés les années précédentes qui se poursuivent encore. Le recul des nouvelles signatures est un signal fort sur les perspectives à venir.

La France avait misé sur l’apprentissage pour former les jeunes autrement, en phase avec les réalités du terrain. Mais les arbitrages budgétaires récents remettent en cause cette stratégie. Pour que l’alternance reste une voie attractive et efficace, il faudra sans doute trouver un nouvel équilibre entre économies publiques et investissement dans la jeunesse.

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