4,50 euros : le nouveau chiffre à retenir
Oubliez le taux de 4,35 euros qui était en vigueur en 2025. À partir du 1er janvier 2026, le taux horaire minimal de la gratification de stage passe officiellement à 4,50 euros de l’heure. Ce n’est pas une décision arbitraire de votre employeur, mais une mécanique légale bien huilée.
Pour comprendre d’où sort ce chiffre, il faut regarder du côté du plafond horaire de la Sécurité sociale (PHSS). Ce plafond sert de référence pour de nombreux calculs en France. En 2026, il passe de 29 euros à 30 euros. La loi impose que la gratification de stage soit au minimum de 15 % de ce plafond. Le calcul est donc vite fait : 30 euros x 15 % = 4,50 euros.
Concrètement, combien allez-vous toucher à la fin du mois ?
C’est la question que tout le monde se pose. Contrairement à un salarié classique qui a souvent un salaire fixe, la gratification du stagiaire peut varier chaque mois selon le nombre de jours ouvrés, sauf si l’entreprise opte pour le « lissage ». Si vous êtes payé au réel, voici ce qui vous attend pour un temps plein (7 heures par jour) :
Prenons l’exemple d’un mois de janvier 2026 complet. Avec 22 jours travaillés, vous cumulerez 154 heures de présence.
Le calcul est simple : 154 heures x 4,50 euros = 693 euros.
En revanche, pour un mois plus court comme février 2026, qui compte généralement 20 jours ouvrés (soit 140 heures), votre virement sera de 630 euros. C’est une variation qu’il faut anticiper pour gérer votre budget.
Le tableau comparatif pour y voir plus clair
Pour visualiser l’évolution entre l’année dernière et cette nouvelle année, voici un récapitulatif des données clés :
| Année | Plafond Sécu (Horaire) | Taux horaire stagiaire | Pour 154h (mois type de 22 jours) |
|---|---|---|---|
| 2025 | 29 € | 4,35 € | 669,90 € |
| 2026 | 30 € | 4,50 € | 693,00 € |
Êtes-vous éligible à cette gratification ?
Attention, tout stage ne mérite pas salaire (ou plutôt, gratification, car légalement ce n’est pas un salaire). Pour que ce versement soit obligatoire, votre stage doit durer plus de deux mois, consécutifs ou non, au cours de la même année scolaire ou universitaire.
En termes plus techniques, le déclencheur est la présence effective : dès que vous dépassez la 309e heure de présence (ce qui correspond à plus de 44 jours à 7 heures), l’employeur doit vous payer. Si vous faites un stage d’un mois « pour découvrir », l’entreprise n’a aucune obligation de vous verser un centime, même si rien ne lui interdit d’être généreuse.
Au-delà du minimum : les avantages oubliés
Les 4,50 euros de l’heure ne sont qu’un plancher. Dans certains secteurs, les conventions collectives sont bien plus avantageuses. L’exemple le plus frappant est celui de l’industrie pharmaceutique. Si vous êtes en Master 2 et que vous décrochez un stage dans ce secteur, la convention peut prévoir une rémunération allant jusqu’à 25 % du plafond de la Sécurité sociale, soit bien plus que le minimum légal.
N’oubliez pas non plus vos droits annexes, qui s’ajoutent à votre gratification :
- Remboursement des transports : L’entreprise doit obligatoirement prendre en charge 50 % de votre abonnement de transports en commun.
- Titres-restaurant : Si les salariés de l’entreprise en bénéficient, vous y avez droit aux mêmes conditions (l’employeur paie une partie, vous payez l’autre).
- Accès au CSE : Vous pouvez bénéficier des activités sociales et culturelles (billetterie, chèques vacances) si l’entreprise en dispose.
Impôts et cotisations : ce qu’il faut déclarer
C’est l’autre point fort du statut de stagiaire. Tant que votre gratification ne dépasse pas le taux horaire minimum (4,50 € en 2026), vous ne payez aucune cotisation sociale. Ce qui signifie que 693 euros bruts correspondent à 693 euros nets dans votre poche.
Côté impôts, la règle est tout aussi souple. Vous n’avez pas besoin de déclarer vos revenus de stage tant qu’ils ne dépassent pas le montant annuel du SMIC (environ 21 600 euros). À moins d’enchaîner des stages très bien payés toute l’année, vous resterez donc non imposable sur ces sommes.
