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Dominique de Villepin

Né le 14 novembre 1953 à Rabat, au Maroc, Dominique de Villepin est issu d’une famille française influente. Son père, Xavier de Villepin, fut un industriel et sénateur des Français de l’étranger, tandis que sa mère, Yvonne Hétier, était magistrate. La famille, liée à la tradition de l’ancienne bourgeoisie française, compte plusieurs officiers, diplomates et personnalités décorées de la Légion d’honneur.

Dominique passe une grande partie de son enfance à l’étranger, notamment en Afrique, aux États-Unis, et en Amérique latine, où il étudie au lycée français de Caracas et s’intéresse déjà aux mouvements sociaux tels que Mai 68. De retour en France, il obtient son baccalauréat à seulement 16 ans. Ses études supérieures le conduisent à l’université Paris II Assas pour une licence de droit, puis à l’Institut d’études politiques de Paris, où il se spécialise en service public. Il rejoint ensuite l’ENA (École nationale d’administration), au sein de la prestigieuse promotion Voltaire (1980), aux côtés de figures politiques telles que François Hollande et Ségolène Royal.

En 1980, Dominique de Villepin débute au ministère des Affaires étrangères, où il est affecté à la Direction des affaires africaines et malgaches. Il poursuit sa carrière comme premier secrétaire à l’ambassade de France à Washington D.C., puis comme conseiller à l’ambassade de France en Inde. Revenu à Paris, il est promu directeur adjoint aux Affaires africaines.

Sa proximité avec Jacques Chirac débute dans les années 1980. En 1995, après l’élection de Chirac à la présidence, Villepin est nommé secrétaire général de l’Élysée, poste stratégique où il joue un rôle clé dans la gestion des affaires politiques et diplomatiques.

Dominique de Villepin est nommé ministre des Affaires étrangères en 2002, après la réélection de Jacques Chirac. Son moment de gloire internationale survient le 14 février 2003, lorsqu’il prononce un discours au Conseil de sécurité des Nations unies pour s’opposer à l’invasion de l’Irak. Ce plaidoyer, aux accents gaulliens, défend une approche multilatérale et critique les interventions militaires unilatérales. Son allocution, conclue par des mots puissants sur la paix et la solidarité internationale, suscite des applaudissements rares dans cette enceinte.

Cette position renforce l’image de la France comme une nation indépendante sur la scène internationale et fait de Villepin une figure emblématique de la diplomatie mondiale.

En 2005, après le rejet du référendum sur le traité constitutionnel européen, Dominique de Villepin est nommé Premier ministre, succédant à Jean-Pierre Raffarin. Il se concentre sur la lutte contre le chômage, mettant en place des réformes comme le contrat nouvelles embauches (CNE), destiné à assouplir le marché du travail. Toutefois, son projet de contrat première embauche (CPE), visant à faciliter l’accès des jeunes à l’emploi, provoque une vague de contestation massive, aboutissant au retrait de la mesure.

Son mandat est également marqué par les émeutes urbaines de 2005, durant lesquelles il décrète l’état d’urgence pour rétablir l’ordre. Malgré ces crises, le chômage baisse durant son passage à Matignon, passant de 9,2 % en 2004 à 8 % en 2007.

En 2006, Dominique de Villepin est impliqué dans l’affaire Clearstream, un scandale politico-financier où il est accusé d’avoir tenté de discréditer Nicolas Sarkozy, alors son rival politique. Bien que relaxé en 2010, cette affaire ternit son image et alimente les tensions au sein de la droite.

Outre sa carrière politique, Dominique de Villepin est un écrivain reconnu. Passionné par l’histoire et la poésie, il publie plusieurs essais et recueils de poèmes. Parmi ses œuvres les plus notables figurent Les Cent-Jours ou l’esprit de sacrifice et Éloge des voleurs de feu. Son écriture lyrique et son intérêt pour les grandes figures historiques, comme Napoléon, reflètent son attachement à la culture et à l’identité françaises.

Il se lance également dans le marché de l’art, notamment à travers sa galerie située à Hong Kong, où il promeut des artistes tels que Zao Wou-Ki.

En 2008, Dominique de Villepin rejoint le barreau de Paris et fonde son propre cabinet, spécialisé dans les affaires internationales. Parallèlement, il crée Villepin International, une société de conseil active dans le lobbying et les relations diplomatiques. Ses réseaux en Chine, au Qatar et en Afrique lui permettent de jouer un rôle clé dans le développement de relations économiques et politiques entre ces régions et l’Europe.

Dominique de Villepin continue de s’exprimer sur les grandes questions géopolitiques. Opposé à la guerre contre le terrorisme, il plaide pour des solutions diplomatiques et politiques aux conflits mondiaux. Ses interventions sur des sujets tels que la crise en Syrie ou la montée du populisme témoignent de son engagement en faveur d’une gouvernance mondiale équilibrée.