Gérard Larcher, né le 14 septembre 1949 à Flers (Orne), est une personnalité majeure de la politique française, actuellement président du Sénat. Homme de droite, il incarne une ligne modérée et pragmatique. Sa carrière s’étend sur plusieurs décennies, mêlant un parcours professionnel de vétérinaire, des engagements locaux, et une influence nationale au sein de la Haute Assemblée.
Des débuts dans la médecine vétérinaire
Issu d’une famille catholique, Gérard Larcher suit des études brillantes à l’École nationale vétérinaire de Lyon, d’où il sort diplômé en 1973. Passionné par les chevaux, il devient le vétérinaire de l’équipe de France de sports équestres entre 1974 et 1979, participant notamment aux Jeux olympiques de Montréal en 1976, où les Français remportent une médaille d’or en saut d’obstacles.
Son expertise dans la médecine vétérinaire et sa spécialisation dans les soins aux chevaux lui valent une reconnaissance dans le milieu équestre, mais il quitte cette carrière en 1986 pour se consacrer pleinement à la politique.
Les premières étapes de son engagement politique
Gérard Larcher débute en politique comme conseiller municipal de Rambouillet en 1979. En 1983, il devient maire de la ville, un poste qu’il occupe jusqu’en 2004, puis brièvement à nouveau entre 2007 et 2014. Sous sa direction, Rambouillet connaît un développement économique et social remarquable, avec la création de zones d’activités industrielles et culturelles.
En 1986, il est élu sénateur des Yvelines, amorçant une longue carrière au sein du Palais du Luxembourg. Sa fidélité au gaullisme et son engagement au sein du RPR, puis de l’UMP et des Républicains, en font un acteur clé de la droite française. Il occupe plusieurs fonctions importantes au Sénat, notamment vice-président et président de la commission des affaires économiques.
Entre 2004 et 2007, Gérard Larcher est ministre délégué au Travail dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin. Durant cette période, il se distingue par sa capacité à engager des négociations avec les partenaires sociaux. Des figures syndicales reconnaissent son écoute et son pragmatisme, le qualifiant de l’un des « meilleurs ministres du Travail » de la période récente.
Son passage au gouvernement lui confère une réputation d’homme de consensus, une qualité qu’il exploite pleinement lorsqu’il retourne au Sénat.
En 2008, Gérard Larcher accède à la présidence du Sénat, devenant le troisième personnage de l’État. Réélu en 2014, puis à plusieurs reprises (2017, 2020, et 2023), il s’impose comme un pilier de la Haute Assemblée, défendant le rôle de contre-pouvoir du Sénat face à l’exécutif.
Durant son mandat, il engage d’importantes réformes internes, notamment sur les régimes de retraites et les privilèges des sénateurs, tout en réduisant les dépenses de fonctionnement de l’institution. Il insiste sur la transparence et le respect des collectivités locales, qu’il considère comme des acteurs essentiels de la démocratie française.
Gérard Larcher incarne une aile modérée et chiraquienne de la droite. Il plaide pour une unité au-delà des partis, notamment en période de crise. Lors de l’élection présidentielle de 2022, il joue un rôle clé dans la campagne de Valérie Pécresse, bien qu’il critique parfois la ligne adoptée par Les Républicains.
Son positionnement mesuré et son expérience institutionnelle font de lui un interlocuteur respecté, y compris par ses adversaires politiques.
Homme attaché aux traditions, Gérard Larcher est un passionné de chasse, de pêche, et d’équitation. Il trouve refuge à l’Île de Batz, dans le Finistère, où sa famille possède une maison depuis plusieurs décennies. Ces passions reflètent son ancrage dans les valeurs rurales et son amour du terroir français.
Catholique de naissance, il se convertit au protestantisme par amour pour son épouse Christine Weiss, avec qui il partage trois enfants. Cette dimension personnelle illustre son sens du compromis et sa capacité à évoluer tout en restant fidèle à ses principes.
Face à une Assemblée nationale éclatée et souvent décriée, Gérard Larcher a su redonner au Sénat une place prépondérante dans le système politique français. Sa longévité politique et sa capacité à maintenir des équilibres complexes en font une figure incontournable, tant pour la droite que pour l’ensemble des institutions.
Malgré les rumeurs le plaçant à Matignon, il reste fidèle à sa mission au Sénat, qu’il considère comme un pilier de stabilité dans un paysage politique en constante mutation.
