Kamala Harris est devenue une figure emblématique de la politique américaine. En tant que première femme et première personne d’origine indienne et afro-américaine à occuper la fonction de vice-présidente des États-Unis, son parcours est marqué par des luttes constantes pour la justice et l’égalité. De ses études en droit à son ascension au sommet de la politique américaine, Kamala Harris a tracé un chemin inspirant.
Les origines multiculturelles et l’éducation de Kamala Harris
Kamala Devi Harris est née le 20 octobre 1964 à Oakland, en Californie, dans une famille multiculturelle. Son père, Donald Harris, est un économiste d’origine jamaïcaine, tandis que sa mère, Shyamala Gopalan, est une chercheuse indienne spécialisée dans la lutte contre le cancer du sein. Les deux parents de Kamala étaient également activistes, inspirés par les mouvements pour les droits civiques aux États-Unis, ce qui a fortement influencé son éducation.
À l’âge de sept ans, après la séparation de ses parents, Kamala a déménagé avec sa mère et sa sœur à Montréal, au Canada, où sa mère avait obtenu un poste de recherche. Kamala y a terminé ses études secondaires avant de retourner aux États-Unis pour poursuivre ses études universitaires.
Un parcours universitaire entre sciences politiques et droit
Kamala Harris a commencé son parcours académique à l’université Howard à Washington D.C., l’une des plus prestigieuses universités historiquement noires des États-Unis. Elle y a obtenu un diplôme en sciences politiques et en économie, une formation qui lui a permis de comprendre les enjeux économiques et sociaux auxquels le pays faisait face. Son expérience à Howard a également renforcé son implication dans les questions de justice sociale et l’a poussée à envisager une carrière au service du public.
Après Howard, Kamala Harris a intégré l’École de droit Hastings de l’université de Californie à San Francisco, où elle a obtenu son diplôme de Juris Doctor (JD). En 1990, elle a été admise au barreau de Californie, ouvrant ainsi la voie à une carrière juridique prometteuse.
Les débuts en tant que procureure en Californie
Kamala Harris a débuté sa carrière dans le système judiciaire en tant qu’adjointe au procureur de district dans le comté d’Alameda. Dans ce rôle, elle a poursuivi des affaires de violences domestiques, de trafic de drogue et d’autres crimes graves. Dès ses débuts, elle s’est engagée à rendre justice aux victimes et à réformer le système pour protéger les plus vulnérables.
En 2003, Harris a franchi un cap en devenant la procureure de district de San Francisco, faisant d’elle la première femme de couleur à occuper ce poste en Californie. Elle s’est rapidement fait un nom pour sa politique de non-recours à la peine de mort, même dans les affaires de meurtres. Cette position a suscité des controverses, mais elle est restée fidèle à ses convictions, estimant que la peine capitale était contraire à ses valeurs.
En 2010, Kamala Harris a été élue procureure générale de Californie, un poste qu’elle a occupé jusqu’en 2017. Elle est devenue la première femme à accéder à cette fonction en Californie et a poursuivi des réformes pour moderniser le système judiciaire de l’État.
Dans ce rôle, Harris a initié plusieurs programmes visant à réduire la récidive parmi les délinquants non violents. Elle a également mené des actions contre les pratiques de certaines grandes banques impliquées dans la crise des subprimes, forçant ces institutions à indemniser les propriétaires californiens touchés par les saisies immobilières abusives. Son programme « Back on Track » offrait aux primo-délinquants une opportunité de réhabilitation, afin de leur donner une seconde chance et de réduire la criminalité à long terme.
L’entrée au Sénat des États-Unis
En 2016, après plusieurs années de service en Californie, Kamala Harris a décidé de se lancer dans la politique nationale en se présentant aux élections sénatoriales. Sa victoire a fait d’elle la première femme indo-américaine et afro-américaine élue sénatrice des États-Unis pour la Californie.
Durant son mandat, Kamala Harris a été une opposante farouche aux politiques de l’administration Trump, se positionnant notamment contre les lois migratoires restrictives et la nomination de certains juges. Elle a siégé aux commissions de la justice et du renseignement, où elle s’est illustrée par ses interrogations incisives lors des audiences de personnalités de l’administration Trump, telles que Brett Kavanaugh et Jeff Sessions.
La candidature à la vice-présidence des États-Unis
En 2020, Joe Biden, candidat démocrate à l’élection présidentielle, a choisi Kamala Harris comme colistière. Elle est devenue la première femme noire et la première personne d’origine indienne à être choisie comme candidate à la vice-présidence par l’un des grands partis politiques américains. Ce choix a renforcé la popularité de Joe Biden, particulièrement parmi les électeurs afro-américains et asiatiques.
L’annonce de la candidature de Harris a suscité un fort engouement dans les communautés afro-américaine et asiatique, qui voyaient en elle une représentante de leurs intérêts au sein du gouvernement fédéral. Elle a également reçu le soutien des jeunes électeurs, notamment pour son engagement en faveur de la réforme de la justice et des droits civiques.
Le 7 novembre 2020, Joe Biden et Kamala Harris ont remporté l’élection présidentielle face à Donald Trump et Mike Pence. Le 20 janvier 2021, Kamala Harris a prêté serment, devenant ainsi la première femme, première personne noire et première personne d’origine asiatique à occuper la fonction de vice-présidente des États-Unis.
En tant que vice-présidente, Harris a pris en charge plusieurs dossiers importants, notamment la crise migratoire à la frontière sud et les initiatives pour le redécoupage électoral. Elle exerce également la fonction de présidente du Sénat, jouant un rôle clé dans les décisions législatives, en particulier dans une chambre divisée à parts égales entre démocrates et républicains.
Kamala Harris et la gestion de la crise migratoire
En mars 2021, Joe Biden a confié à Harris la gestion de la crise migratoire à la frontière sud. Elle a initié des discussions avec les pays d’Amérique centrale pour tenter de limiter le flux migratoire en s’attaquant aux causes profondes de l’immigration. Cette mission a cependant suscité des critiques de l’opposition républicaine, qui lui reproche un manque de résultats concrets.
Malgré ses efforts, Harris a été critiquée pour ne pas s’être rendue immédiatement à la frontière et pour son approche jugée trop diplomatique. Les tensions avec les pays voisins et les divergences au sein même du gouvernement américain ont rendu cette mission difficile.
Vie privée et engagements personnels
Mariée à Douglas Emhoff, avocat spécialisé dans les affaires de divertissement, Kamala Harris est également belle-mère de deux enfants, Cole et Ella. Ce mariage a marqué une première également, puisqu’Emhoff est le premier conjoint d’une vice-présidente à avoir un rôle officiel, le « Second Gentleman » des États-Unis.
Harris a souvent mentionné l’influence de sa mère, une scientifique et militante, sur sa vie. Sa foi en la justice sociale et son dévouement pour les causes publiques découlent en grande partie de l’héritage de sa famille, qu’elle décrit comme « une famille de combattants pour la justice ».
Les priorités de Kamala Harris pour l’avenir
Kamala Harris continue de défendre des causes cruciales telles que l’égalité raciale, la réforme de la justice pénale et le renforcement des droits de vote. Sa position en tant que vice-présidente lui permet d’influencer les législations dans ces domaines, tout en continuant d’inspirer de nouvelles générations d’Américains.
Alors que la possibilité d’une candidature présidentielle pour 2024 reste ouverte, Harris reste une figure centrale du Parti démocrate. Elle incarne les aspirations de millions d’Américains pour un avenir plus inclusif et continue de se battre pour les valeurs qu’elle défend depuis le début de sa carrière.
