Études

UNEF, FAGE, UNI : qui sont-ils ?

Les organisations étudiantes occupent une place centrale dans la vie universitaire en France. Elles ont pour mission de défendre les droits et intérêts des étudiants face aux enjeux de l’enseignement supérieur. Mais que représentent réellement des entités comme l’UNEF, la FAGE et l’UNI, et quelles sont leurs actions ?

Les organisations étudiantes

Les organisations étudiantes sont généralement des associations créées pour défendre les intérêts des étudiants, tant sur les aspects académiques que sociaux. Elles jouent un rôle crucial dans la représentation des étudiants au sein des conseils des universités, des instances nationales de l’enseignement supérieur et des organes décisionnels tels que le CNOUS (Centre national des œuvres universitaires et scolaires) et le CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche).

Ces organisations agissent également au quotidien pour accompagner les étudiants dans leurs démarches administratives, les conseiller sur les programmes d’études, et parfois même les soutenir face aux problématiques liées au logement ou aux bourses d’études.

La FAGE : première organisation étudiante française

Fondée en 1989, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) est devenue, depuis 2016, la plus grande organisation étudiante en France. Contrairement à l’UNEF, la FAGE se présente comme une organisation indépendante de toute affiliation politique. Elle regroupe plus de 2 000 associations locales et de filières, totalisant environ 300 000 étudiants membres.

Les principales missions de la FAGE

La FAGE vise à :

  • Garantir l’égalité des chances dans le système éducatif.
  • Défendre les droits des étudiants à travers des actions de proximité et des campagnes nationales.
  • Mettre en place des projets solidaires, tels que les AGORAé, des épiceries sociales qui luttent contre la précarité étudiante.

La FAGE se distingue par son approche pragmatique et réformiste, cherchant à améliorer progressivement le système éducatif tout en veillant à l’égalité d’accès aux études supérieures. Elle est souvent perçue comme une organisation modérée, cherchant à collaborer avec les différentes instances académiques plutôt que de s’opposer frontalement aux réformes proposées.

L’UNEF : une organisation historique et militante

L’Union nationale des étudiants de France (UNEF) est le plus ancien syndicat étudiant en France, fondé en 1907. Historiquement proche des partis de gauche, notamment du Parti socialiste et du Parti communiste, l’UNEF s’est toujours illustrée par son engagement politique et social. Elle revendique aujourd’hui 30 000 adhérents répartis sur la quasi-totalité des campus universitaires français.

Les priorités de l’UNEF

L’UNEF met l’accent sur :

  • La défense des droits des étudiants : bourses, logement, conditions de vie.
  • La lutte contre les discriminations et pour l’égalité des genres.
  • Les mobilisations sociales sur des sujets comme les frais d’inscription et la précarité étudiante.

L’UNEF est également connue pour son rapport annuel sur le coût de la vie étudiante, qui est une référence pour mesurer les difficultés économiques que rencontrent les étudiants en France. Malgré des scissions internes et des crises ces dernières années, l’UNEF demeure un acteur majeur du syndicalisme étudiant.

L’UNI : une organisation étudiante de droite

Fondée en 1968 en réaction aux événements de Mai 68, l’Union nationale inter-universitaire (UNI) se présente comme la seule organisation étudiante clairement positionnée à droite. Contrairement à l’UNEF et à la FAGE, l’UNI prône une éducation axée sur la transmission des savoirs et des valeurs traditionnelles. Elle revendique environ 25 000 membres, principalement dans les universités et certaines grandes écoles.

Les combats de l’UNI

L’UNI milite pour :

  • Le retour de la sélection à l’université, notamment à l’entrée en première année.
  • Une réforme du système de bourses, avec une priorité donnée aux étudiants issus de la classe moyenne.
  • La promotion des filières professionnalisantes et de l’apprentissage.

Le positionnement de l’UNI, parfois perçu comme conservateur, s’inscrit dans une vision patriotique et libérale de l’éducation, prônant la responsabilité individuelle et l’excellence académique.

Le rôle des organisations étudiantes dans les instances nationales

Ces organisations ne se limitent pas à agir localement sur les campus. Elles participent également activement aux instances nationales de l’enseignement supérieur, où elles ont un poids réel dans les décisions prises.

Au sein du CNOUS et du CNESER, les représentants étudiants sont élus tous les deux ans pour siéger dans ces conseils et influencer la politique éducative nationale. Les sièges attribués à chaque organisation sont le reflet de leur représentativité et de leur capacité à mobiliser les étudiants.

Lors des dernières élections, la répartition des sièges était la suivante :

  • FAGE : 6 sièges au CNESER, 5 sièges au CNOUS.
  • UNEF : 2 sièges au CNESER, 3 sièges au CNOUS.
  • UNI : 1 siège au CNESER, aucun siège au CNOUS.

Les défis actuels des organisations étudiantes

Malgré leur rôle clé, le taux d’adhésion aux syndicats étudiants reste relativement faible en France. Environ 2 à 3 % des étudiants font partie d’une organisation. La faible adhésion s’explique en partie par la méconnaissance du rôle de ces organisations, mais aussi par un désintérêt croissant des jeunes pour les structures traditionnelles de représentation.

Les récentes crises économiques et sociales ont accru les attentes des étudiants envers leurs représentants. La précarité étudiante, les frais d’inscription et les conditions de vie difficiles sont autant de sujets sur lesquels les organisations doivent se positionner de manière forte.

Les organisations étudiantes comme l’UNEF, la FAGE et l’UNI jouent un rôle fondamental dans la vie universitaire. Bien qu’elles aient des idéologies et des méthodes différentes, leur objectif commun est de défendre les droits des étudiants et d’améliorer les conditions d’étude et de vie dans l’enseignement supérieur. Avec des défis de taille à relever, notamment en matière de précarité et d’accessibilité aux études, ces organisations continueront à évoluer et à adapter leurs stratégies pour répondre aux besoins des étudiants.

Le paysage syndical étudiant français est donc en constante mutation, avec l’émergence de nouvelles structures et des repositionnements réguliers au sein des instances nationales.