Test kingdom come deliverance 2 : le rpg réaliste qui ne fait aucun cadeau

Sept ans après le premier épisode, Kingdom Come: Deliverance 2 remet la Bohême du XVe siècle au centre de la carte. Le studio Warhorse revient avec un RPG réaliste qui privilégie l’authenticité, la liberté et la conséquence de chaque action. Ambitieux, dense, souvent magnifique… et parfois impitoyable.
kingdom come deliverance 2

Ce qu’il faut retenir, d’un coup d’œil

ÉlémentInfos clés
PlateformesPS5, Xbox Series X|S, PC
TypeRPG médiéval en monde ouvert, centré sur le réalisme et la simulation
Point fort majeurUne immersion rare : monde vivant, routines NPC, choix à conséquences
Point faible majeurDifficulté exigeante, système de sauvegarde restrictif
Durée de vieTrès longue : histoire principale + grosses quêtes annexes, exploration libre
Public viséJoueurs qui aiment apprendre, planifier, et accepter la punition quand on se trompe

Retour en Bohême : un monde crédible, dur et fascinant

Le jeu reprend l’épopée d’Henry, fils de forgeron balloté par une guerre de succession. Pas de magie, pas de dragons. Ici, l’héroïsme passe par des gestes concrets : se vêtir correctement pour être pris au sérieux, soigner ses blessures, ménager sa réputation dans chaque bourg, apprendre à lire une carte sans GPS et survivre à la nuit. L’ambition de Warhorse est claire : proposer un Moyen Âge cohérent et jouable, où les systèmes se répondent sans tricher.

La première chose qui frappe : la mise en scène de la vie quotidienne. Les villages respirent. Les PNJ ont un emploi du temps, s’endorment, mangent, travaillent. Les gardes vous contrôlent si vous vous promenez dans l’obscurité sans torche. Une tenue couverte de sang attire la suspicion. Une armure éclatante ouvre des portes… mais vous épuise plus vite. Chaque détail a une fonction ludique.

Une narration à embranchements qui prend vos choix au sérieux

Quêtes principales et annexes évitent les binaires faciles. Souvent, une mission commence simplement, puis déplie des ramifications : diplomatie, infiltration, vol, chantage, duel honorable ou fuite discrète. Les conséquences touchent l’histoire, la réputation locale, les prix chez les marchands, voire l’accès à certains services. Vous sentez le poids de vos actes parce que le monde s’en souvient… et réagit.

« Ici, rien n’est gratuit : vous payez vos erreurs, mais aussi vos audaces. Le jeu ne vous tient jamais la main, et c’est précisément ce qui le rend unique. »

Le cœur du système : réalisme, gestion et préparation

Kingdom Come: Deliverance 2 n’est pas construit autour d’un héros surhumain. Vous jouez un homme de son temps, soumis aux contraintes du corps et de la société. Tout s’empile : faim, fatigue, tenue propre ou non, armure en état, poids transporté, armes entretenues, compétences développées par la pratique. Rien n’est cosmétique, tout influe sur vos chances de réussir.

Progression organique : on devient ce qu’on pratique

Le jeu valorise la répétition et l’habitude. Courir améliore l’endurance. Forcer une serrure perfectionne le crochetage. Réussir des joutes verbales renforce l’éloquence. Vous façonnez Henry par vos actions, pas par des arbres de talents abstraits. Les perks existent, mais interviennent comme des raffinements d’un profil né de vos comportements.

Inventaire et équipement : l’art du compromis

L’équipement tient une place centrale. Une cotte de mailles sauve la vie… au prix d’une stamina qui fond vite. Une tenue de civil, propre, rassure un notable… mais vous expose en rase campagne. Les armes s’émoussent et demandent de l’entretien. Les herbes et l’alchimie peuvent remplacer une pharmacie qui n’existe pas. Il faut planifier chaque sortie : manger, dormir, réparer, préparer des potions, identifier une route de repli.

Des combats techniques, tendus, récompensants

Le combat proche du corps met l’accent sur la lecture de l’adversaire. Coups directionnels, parades au bon timing, attaques feintes, gestion de l’endurance : on parle d’un système inspiré des arts martiaux médiévaux. Les arbalètes et les premières armes à feu complètent l’arsenal, sans basculer dans l’irrationnel. Gagner un duel donne une satisfaction rare, car la victoire vient de votre maîtrise, pas d’un chiffre invisible.

Apprendre, puis survivre à l’imprévu

Face à plusieurs ennemis, le stress grimpe d’un cran. On recherche l’isolement, on tend des pièges, on exploite une colline ou un pont. Le jeu aime quand vous « faites avec le terrain ». Le déséquilibre existe : encerclé et fatigué, Henry tombe au sol. Mais vous avez d’autres voies : furtivité, venin, sabotage, éloquence.

Liberté d’approche : tout n’est pas une question d’épée

Une grande réussite de Kingdom Come: Deliverance 2 tient à la pluralité des solutions. Parler au bon costume au bon moment vous évite un combat. S’infiltrer de nuit court-circuite une garnison. Espionner une discussion ouvre une alternative. Vous êtes récompensé pour la curiosité, pas seulement pour la force brute.

Un monde ouvert qui préfère le sens aux icônes

Pas d’écran saturé de marqueurs. Vous étudiez le paysage, écoutez les habitants, suivez une rivière, lisez une stèle. La carte est un outil, pas un pilote automatique. Résultat : l’exploration se transforme en errance réfléchie. On retient un chemin, un col, une clairière. On « habite » la Bohême plutôt qu’on la coche.

Deux régions, deux rythmes

Les campagnes autour de Trosky invitent à la chasse, aux rencontres impromptues, aux contrebandes sous les ponts. Kuttenberg, cité riche et hiérarchisée, impose ses codes : tenue soignée, bonnes fréquentations, faveurs à demander. Le jeu change de texture d’un lieu à l’autre, et c’est précieux.

Technique et direction artistique : force et faiblesses

Environnements luxuriants, éclairage flatteur, intérieurs crédibles : la direction artistique impressionne. Les panoramas au petit matin ou après l’orage restent en tête. On note toutefois quelques aspérités : clipping léger par endroits, expressions faciales parfois rigides, et des menus qui gagneraient à être plus lisibles au premier coup d’œil. Rien de rédhibitoire, mais à connaître si vous privilégiez la fluidité à tout prix.

Performances et confort

  • Sur PC, le jeu tire bien parti d’un CPU moderne et d’un SSD. Les options graphiques sont détaillées ; c’est utile pour équilibrer netteté et stabilité.
  • Sur PS5 et Xbox Series, les modes visent le confort : le mode performance reste le plus agréable en combat et à cheval.
  • L’audio est un régal : métalliques, pas sur le bois, souffle du vent… Les villages vivent aussi par le son.

Un système de sauvegarde qui fait débat

La sauvegarde s’effectue en dormant, à certaines étapes de quêtes ou via des consommables dédiés. C’est cohérent avec la philosophie « réaliste », mais cela peut frustrer si vous enchaînez de longues séquences risquées. La meilleure parade est d’anticiper : prévoir un lit, conserver quelques potions, éviter la gloriole de fin de soirée quand la fatigue d’Henry vous colle aux paupières.

Accessibilité : le jeu vous respecte, mais il ne vous ménage pas

Si vous arrivez de RPG « spectaculaires », la courbe d’apprentissage vous semblera rude. Ici, l’interface ne sur-explique pas, la carte ne sur-ligne pas, la parade ne s’auto-verrouille pas. Mais le titre reste juste : il vous donne des outils, à vous d’en faire bon usage. Le vrai conseil : prenez le temps. Une heure au camp d’entraînement ou à l’atelier d’alchimie vaut dix échecs dehors.

Des quêtes annexes écrites pour compter

Beaucoup d’objectifs secondaires s’ouvrent par une conversation en taverne, une rumeur, une plainte. Ce ne sont ni des « FedEx » infinis ni des répétitions paresseuses. On parle d’enquêtes, de litiges de voisinage, de banditisme rural, de superstitions. L’écriture mise sur la nuance. Et la récompense n’est pas qu’un loot : c’est aussi un scribe qui acceptera enfin de vous apprendre, un marchand qui renoue le dialogue ou un bailli qui vous regardera différemment.

Pour qui est fait Kingdom Come: Deliverance 2 ?

  • Pour celles et ceux qui aiment les RPG systémiques, lents au début, profonds sur la durée.
  • Pour les fans d’histoire médiévale, sensibles aux détails concrets.
  • Pour les joueuses et joueurs qui veulent choisir leur manière de réussir… et assumer l’échec.

Si vous cherchez un bac à sable « pouvoirs + explosions » immédiat, passez votre tour. Si vous voulez un monde qui vous répond, restez. Vous serez parfois vexé, souvent fier.

Conseils de démarrage (gagne-temps utiles)

  • Habillez-vous pour l’objectif : propre et civil en ville, léger et fonctionnel en forêt.
  • Entraînez-vous : quelques séances de parade et de combos changent tout.
  • Planifiez la nuit : torche, lit identifié, trajet de repli si ça tourne mal.
  • Préparez des potions : santé, endurance, vision nocturne ; l’alchimie rapporte.
  • Écoutez les gens : beaucoup d’indices sont dans le dialogue, pas dans l’interface.
  • Respectez la loi… ou soyez bon criminel : témoin, réputation, butin traçable.

Localisation et voix : un vrai plus pour l’immersion

Le jeu propose des dialogues en version originale avec sous-titres français. Entendre l’audio en tchèque renforce la crédibilité de l’univers ; le choix « VOSTFR » est recommandé si vous visez l’immersion.

Ce que le jeu fait mieux que la moyenne

  • La cohérence globale : aucun système ne flotte en dehors des autres.
  • L’exploration sans guide omniprésent, portée par le regard et la curiosité.
  • Les conséquences, petites et grandes, qui s’empilent et se sentent.
  • Le rythme : plus on investit, plus l’expérience s’ouvre.

Ce qui peut vous freiner

  • Difficulté élevée au départ, combats qui exigent de la méthode.
  • Sauvegardes restreintes qui sanctionnent l’imprudence… et les coupures IRL.
  • Quelques rigidités techniques (visages, menus), et de rares accrocs de performance.

Verdict

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Kingdom Come: Deliverance 2 est un jeu qui respecte ses joueuses et joueurs : il leur fait confiance, leur donne des outils, puis les laisse faire. Cela suppose d’accepter la préparation, la patience, l’échec et la remise en question. En retour, on reçoit un RPG réaliste presque sans équivalent : un monde ouvert qui ne vous prend pas pour un touriste, des combats qui récompensent la maîtrise, des quêtes qui ont du sens, un quotidien médiéval reconstitué avec un soin rare.

Il y a des angles à polir : la sauvegarde divisera, quelques aspérités visuelles persistent, certaines escarmouches à plusieurs restent délicates. Mais la proposition est claire, assumée, et terriblement engageante. Si l’idée d’« apprendre à jouer pour mieux habiter un monde » vous parle, vous tenez là une aventure marquante.

Notes express (pour les pressés)

  • Immersion : exceptionnelle
  • Gameplay : profond, exigeant, gratifiant
  • Histoire & quêtes : écriture soignée, choix à impact
  • Technique : très solide dans l’ensemble, quelques rigidités
  • Accessibilité : faible ; apprentissage nécessaire

Le mot de la fin

Un jeu « qui ne fait aucun cadeau », oui. Mais surtout un jeu qui donne beaucoup à celles et ceux qui s’y investissent. Kingdom Come: Deliverance 2 signe une vision rare : faire de la Bohême un terrain de jeu crédible, rude et magnifique. Si c’est ce que vous cherchez en 2025, vous êtes au bon endroit.

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