Une étude qui a marqué la recherche
Publiée dans la revue European Urology, l’étude repose sur l’observation de 31 925 hommes âgés de 20 à 49 ans. Les chercheurs ont suivi leurs habitudes pendant plusieurs décennies et ont constaté un lien statistique clair entre fréquence d’éjaculation et santé prostatique.
Les résultats sont frappants : les hommes ayant une activité sexuelle régulière présentaient un risque réduit de 31 % de développer un cancer de la prostate, comparés à ceux ayant moins de 7 éjaculations par mois.
Pourquoi un tel effet sur la prostate ?
Ce lien ne relève pas du hasard. Plusieurs mécanismes physiologiques expliquent pourquoi une sexualité active pourrait protéger la prostate.
Un nettoyage naturel
Le liquide séminal contient des cellules et des molécules qui, en stagnation, peuvent favoriser des inflammations ou des mutations cellulaires. Une éjaculation régulière permet d’évacuer ces déchets et d’éviter leur accumulation.
Moins d’inflammation
L’inflammation chronique est un facteur de risque connu pour le cancer. Or, l’activité sexuelle fréquente réduit certaines substances pro-inflammatoires, diminuant ainsi la vulnérabilité de la prostate.
Un équilibre hormonal et immunitaire
Une sexualité régulière stimule la production de testostérone et soutient la fabrication de cellules immunitaires. Ce double effet aide à renforcer la surveillance cellulaire et à prévenir les anomalies.
Un tableau pour mieux comprendre
Fréquence mensuelle | Impact sur le risque |
---|---|
Moins de 7 fois | Aucune protection observée |
8 à 12 fois | Réduction modeste (10 à 15 %) |
13 à 20 fois | Réduction notable (~20 %) |
21 fois ou plus | Réduction significative (~31 %) |
Une prévention qui reste globale
Les chercheurs sont clairs : éjaculer souvent ne suffit pas. C’est un facteur parmi d’autres. Pour réduire le risque de cancer de la prostate, les spécialistes insistent aussi sur :
- une alimentation riche en fruits, légumes, oméga-3 et antioxydants ;
- une activité physique régulière ;
- un suivi médical adapté, incluant le dosage du PSA et, à partir de 50 ans, un éventuel toucher rectal.
Le lien établi reste statistique et non causal. Des éléments comme le stress, l’environnement ou les hormones peuvent également jouer un rôle important.
Et la sexualité des seniors ?
La question dépasse largement les jeunes adultes. Chez les plus de 60 ans, la sexualité est encore trop souvent taboue, alors qu’elle peut jouer un rôle dans la santé globale. Des troubles érectiles ou une baisse de libido peuvent être les premiers signes d’un problème de prostate ou d’un déséquilibre hormonal.
« Encourager une vie intime régulière et adaptée, même à un âge avancé, contribue non seulement à la santé physique, mais aussi au moral et aux relations sociales », rappellent plusieurs urologues.
Une étude sérieuse, mais à relativiser
L’étude de Harvard ne fixe pas une règle stricte. Elle met surtout en évidence qu’une sexualité active fait partie d’un mode de vie bénéfique. Mais ce n’est pas une prescription chiffrée, plutôt un signal : prendre soin de sa vie intime peut aussi protéger sa santé.
En résumé, la prévention la plus efficace combine alimentation équilibrée, sport, gestion du stress, dépistage précoce… et une intimité épanouie. C’est ce mix qui semble offrir la meilleure protection contre le cancer de la prostate et d’autres pathologies liées à l’âge.