Le rapport de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) concernant le système d’admission universitaire Parcoursup a récemment été rendu public. Ce document, attendu depuis mars 2023, dresse un bilan sévère de l’accueil et de la réussite des étudiants en première année de licence.
Parcoursup sous le microscope
Mis en place en 2018, Parcoursup est le principal outil de la loi ORE (Orientation et Réussite des Étudiants) visant à gérer les admissions dans l’enseignement supérieur en France. Dès ses débuts, Parcoursup a suscité de nombreuses controverses, notamment en raison de sa complexité et de son impact sur l’égalité des chances.
L’une des critiques majeures formulées par le rapport concerne la nature sélective de nombreuses formations proposées via Parcoursup. Bien que les formations sélectives soient clairement identifiées, elles représentent 78 % des formations mais seulement 44 % des 767 000 places disponibles. Cela crée une disproportion entre l’offre et la demande, conduisant à des situations paradoxales où des formations sélectives ont des places vacantes tandis que des licences non sélectives refusent des candidats faute de capacités d’accueil suffisantes.
Le rapport souligne également une inefficacité flagrante dans la gestion des places disponibles. Par exemple, certaines formations sélectives maintiennent des places vacantes malgré un nombre élevé de candidats. À l’inverse, des licences non sélectives se trouvent contraintes de refuser des étudiants, non par manque d’intérêt mais par manque de capacité d’accueil. Cette situation conduit à un gâchis de potentiel humain et académique, où des étudiants qualifiés se voient refuser l’accès à des formations pour des raisons logistiques plutôt que de mérite.
Les conclusions de l’IGÉSR sont claires : des réformes sont nécessaires pour améliorer l’efficacité de Parcoursup et garantir une meilleure équité dans l’accès à l’enseignement supérieur. Plusieurs pistes de réforme peuvent être envisagées, notamment :
Revoir la Sélectivité : Réévaluer la proportion de formations sélectives pour mieux aligner l’offre avec la demande et optimiser l’utilisation des places disponibles.
Augmenter les Capacités d’Accueil : Investir dans les infrastructures universitaires pour augmenter les capacités d’accueil des licences non sélectives.
Simplifier le Processus : Rendre le processus de sélection plus transparent et moins complexe pour réduire le stress et l’incertitude chez les candidats.
Réactions et propositions
La publication de ce rapport a suscité diverses réactions dans le monde académique et politique. Certains plaident pour une réforme en profondeur de Parcoursup, tandis que d’autres appellent à son abolition pure et simple. Les syndicats étudiants, notamment, ont exprimé leur frustration face à un système qu’ils jugent inéquitable et inefficace.
Le rapport de l’Inspection générale de l’éducation sur Parcoursup souligne les nombreuses failles du système actuel. Il est crucial que les autorités éducatives prennent en compte ces critiques pour réformer le processus d’admission universitaire en France. L’objectif doit être de garantir un accès équitable et efficace à l’enseignement supérieur, permettant ainsi à chaque étudiant de réaliser son potentiel académique et professionnel.