Les nouvelles règles de modération de Meta permettent désormais des discours auparavant interdits, notamment des propos discriminatoires liés au genre, à l’orientation sexuelle ou à l’origine. Par exemple, la plateforme autorise désormais les allégations de troubles mentaux fondées sur l’identité de genre ou l’orientation sexuelle, sous prétexte de « discours religieux ou politiques ». Cette décision marque une rupture nette avec les politiques précédentes qui visaient à protéger les utilisateurs de contenus déshumanisants.
Des organisations telles que GLAAD, un groupe de défense des droits LGBTQ+, expriment leur vive opposition à ces changements. Selon Sarah Kate Ellis, présidente de GLAAD, ces nouvelles directives ouvrent la porte à une intensification des attaques contre les groupes marginalisés. Ces politiques permettraient également des propos qui limitent l’accès à certains métiers, tels que l’enseignement ou les forces de l’ordre, pour des raisons liées au genre ou à l’orientation sexuelle.
Meta autorise aussi des termes péjoratifs comme « transgenrisme », un mot souvent utilisé pour délégitimer les identités trans. Cette évolution inquiète les défenseurs des droits humains, qui dénoncent un retour en arrière en matière de respect et de diversité.
En parallèle, Meta a supprimé son programme de fact-checking, qui s’appuyait sur des partenariats avec des organes de presse indépendants. À la place, la société introduit un système de « Notes Communautaires », inspiré du modèle de la plateforme X (anciennement Twitter). Ce système repose sur la participation des utilisateurs pour ajouter du contexte aux contenus jugés trompeurs. Cependant, de nombreux experts craignent que ce mécanisme soit vulnérable à des manipulations et insuffisant pour lutter efficacement contre la désinformation.
La suppression des vérifications indépendantes des faits pourrait aggraver les problèmes de désinformation sur les plateformes de Meta. Les défenseurs des droits humains s’inquiètent également des conséquences de cette décision sur la propagation de discours de haine et de contenus toxiques. Sans contrôle efficace, la diffusion de récits discriminatoires risque de s’intensifier.
Meta a remplacé le terme « discours haineux » par « conduite haineuse » dans ses nouvelles politiques, ce qui pourrait minimiser la gravité de certains comportements en ligne. De plus, l’entreprise a retiré des mentions importantes concernant les effets de ces discours, tels que l’intimidation ou la promotion de la violence hors ligne.
Par ailleurs, Meta a décidé de déplacer ses opérations de modération de contenu au Texas, un État connu pour ses lois conservatrices, notamment en matière de droits LGBTQ+. Cette décision soulève des inquiétudes quant à un possible alignement de Meta sur des idéologies plus conservatrices.
Face à ces changements, de nombreux utilisateurs se tournent vers des plateformes alternatives, telles que Bluesky ou Mastodon, qui mettent en avant des politiques de modération plus strictes et une plus grande transparence. Ces réseaux sociaux émergents visent à offrir un environnement en ligne plus sûr et inclusif, loin des discours haineux qui prolifèrent sur certaines plateformes majeures.
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