Selon une étude du Digital Education Council publiée en août 2024, 86% des étudiants de 16 pays, dont la France, utilisent l’IA dans leurs études, dont plus de la moitié au moins une fois par semaine. Cet usage massif soulève des questions sur l’évolution des méthodes pédagogiques et l’adaptation des enseignants face à cette révolution numérique.
Mathilde, étudiante en médecine à l’université de Caen, utilise ChatGPT quotidiennement.
L’IA m’aide à corriger l’orthographe et la syntaxe dans mes devoirs et mon mémoire. C’est un correcteur rapide, fiable et disponible à tout moment.
Elle l’emploie également pour réviser ses cours, notamment en générant des QCM personnalisés sur des notions complexes.
Charlotte, en deuxième année de licence d’économie, souligne un autre avantage : le formatage automatique des bibliographies selon les normes académiques.
Avant, cela me prenait 15 à 20 minutes. Aujourd’hui, en deux minutes, ChatGPT me sort un format conforme.
Loin d’être réservée aux universitaires, l’IA séduit aussi les lycéens. Melvin, élève de seconde, utilise ChatGPT environ trois fois par semaine :
« Je lui demande de m’expliquer un mot ou de répondre à un exercice. » Il note toutefois une ambivalence : « Ça nous aide à comprendre, mais ça peut aussi nous rendre passifs. »
Angela, en terminale STMG, préfère un usage plus modéré :
Je l’utilise pour comparer mes réponses et vérifier mes devoirs, mais je ne laisse jamais l’IA travailler à ma place.
Si ChatGPT est un atout, il n’est pas infaillible. Charlotte a remarqué des erreurs dans les résumés de cours :
Il arrive que ChatGPT invente des informations ou cite des sources inexistantes. Une fois, il a même utilisé un tweet comme référence !
L’usage de l’IA n’est pas encore bien encadré dans les établissements.
« Nos profs nous disent de ne pas nous y fier totalement, mais sans nous apprendre à distinguer ce qui est fiable ou non », constate Melvin.
Mathilde ajoute :
Les enseignants semblent déconnectés de l’ampleur de l’usage de l’IA. Certains ignorent son existence, d’autres la rejettent totalement, mais peu d’entre eux nous montrent comment l’utiliser intelligemment.
L’IA ne doit pas être perçue comme une menace, mais comme un outil complémentaire. Plutôt que de l’interdire, il serait plus pertinent d’apprendre aux élèves à développer leur esprit critique face aux réponses générées.
Voici quelques usages pédagogiques possibles :
- Révisions et entraînements : génération de QCM et exercices personnalisés
- Tuteur virtuel : explications détaillées de notions complexes
- Comparaison et validation des connaissances : vérification des informations avec des sources fiables
- Correction orthographique et syntaxique : amélioration de la qualité rédactionnelle
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