Un budget trop lourd pour les jeunes
Le prix des protections hygiéniques représente une dépense importante, notamment pour les étudiantes et les jeunes en situation de précarité. Un simple paquet de 12 serviettes hygiéniques coûte en moyenne 3 euros, tandis que 20 tampons valent environ 5 euros. Ces frais s’ajoutent aux nombreuses charges déjà présentes dans leur quotidien : logement, nourriture, transports. Pour celles qui ont des règles abondantes, la dépense est encore plus importante, les obligeant à acheter plusieurs paquets par mois.
Face à ces difficultés, certaines jeunes doivent faire des choix difficiles : acheter des protections hygiéniques ou préserver leur budget pour d’autres besoins essentiels comme l’alimentation. 10 % d’entre elles affirment devoir sacrifier un autre produit indispensable pour pouvoir se procurer des protections menstruelles.
Les conséquences de cette précarité menstruelle sont multiples. Ne pas pouvoir acheter des protections hygiéniques signifie parfois manquer des cours ou du travail. Certaines jeunes sont contraintes d’utiliser des solutions de substitution inadaptées, comme du papier toilette ou du tissu, ce qui peut entraîner des risques sanitaires.
D’autres évitent de sortir de chez elles par peur des fuites, ce qui limite leur vie sociale et accentue leur isolement. À cela s’ajoute la charge mentale que représente la gestion de cette situation, un stress supplémentaire qui impacte le bien-être psychologique.
Des initiatives pour lutter contre la précarité menstruelle
Face à cette réalité alarmante, des associations et collectifs se mobilisent pour venir en aide aux jeunes concernées. Règles Élémentaires et COP1, deux associations engagées contre la précarité étudiante, organisent régulièrement des collectes de protections hygiéniques. Leur objectif est de rendre ces produits accessibles à toutes en les distribuant gratuitement sur les campus universitaires et dans des centres sociaux.
L’opération « On règle ça », prévue les 21 et 22 mars 2025, vise à collecter un maximum de serviettes, tampons, protège-slips et lingettes pour les redistribuer aux jeunes en difficulté. Plusieurs enseignes se sont associées à cet événement, mettant en place des points de collecte dans différentes villes de France.
Des avancées, mais encore trop d’inégalités
En 2021, l’ancien gouvernement a mis en place des distributeurs de protections gratuites dans les universités. Depuis 2024, les protections hygiéniques réutilisables sont remboursées par la sécurité sociale pour les jeunes de moins de 26 ans, sous certaines conditions. Ces mesures restent insuffisantes pour garantir un accès équitable à toutes les personnes concernées.
Certains politiques commencent à se saisir du sujet. Rémi Féraud, candidat potentiel aux municipales de 2026 à Paris, a récemment annoncé vouloir rendre les protections hygiéniques gratuites pour toutes les femmes. Une mesure qui pourrait être un tournant dans la lutte contre la précarité menstruelle en France.
La précarité menstruelle est une réalité qui touche de nombreuses jeunes en France. L’accès aux protections hygiéniques ne devrait pas être un luxe, mais un droit fondamental. Alors que les coûts de la vie augmentent, il devient essentiel de trouver des solutions durables pour que plus personne n’ait à choisir entre manger et se protéger pendant ses règles.
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