Une définition basée sur le revenu médian
Chaque année, l’Observatoire des inégalités établit des seuils pour situer les revenus des Français. En 2025, le revenu médian pour une personne seule est estimé à 2 028 euros mensuels, après impôts et prestations sociales. Le seuil de richesse est fixé à deux fois ce montant, soit 4 056 euros.
Autrement dit, seulement 7 % des Français dépassent ce seuil. La grande majorité se situe en-dessous, même si les écarts varient selon la taille du foyer et le lieu de résidence.
Ce que dit la statistique ne reflète pas toujours le ressenti
Si les chiffres sont clairs, la perception, elle, est bien plus floue. Beaucoup de personnes ne se sentent pas riches avec un revenu de 4 000 euros par mois. Cela s’explique notamment par les dépenses fixes (logement, transport, alimentation) qui réduisent fortement la part disponible pour les loisirs ou l’épargne.
Les seuils évoluent en fonction du foyer
Les revenus nécessaires pour être considéré comme riche augmentent avec la taille de la famille. Voici quelques repères :
- Personne seule : riche à partir de 4 056 euros
- Couple sans enfant : riche au-delà de 6 083 euros
- Couple avec deux enfants de plus de 14 ans : riche dès 10 138 euros
Ces montants sont calculés avec un système de parts, prenant en compte les économies d’échelle d’un foyer à plusieurs.
Type de ménage | Personne seule | Famille monoparentale avec un enfant de moins de 14 ans | Couple sans enfant | Couple avec deux enfants de plus de 14 ans |
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Seuil de pauvreté | 1 014 euros | 1 318 euros | 1 521 euros | 2 534 euros |
Revenu médian | 2 028 euros | 2 636 euros | 3 041 euros | 5 069 euros |
Classe moyenne | De 1 608 à 2941 euros | De 2 091 à 3823 euros | De 2 413 à 4 411 euros | De 4 021 à 7 352 euros |
Seuil de richesse | 4 056 euros | 5 272 euros | 6 083 euros | 10 138 euros |
Entre pauvreté et richesse : la classe moyenne
Entre ces extrêmes, on retrouve la classe moyenne. Pour une personne seule, ses revenus se situent entre 1 608 euros et 2 941 euros. Cette zone regroupe une grande partie de la population active. Pourtant, elle se dit de plus en plus fragilisée par la hausse des prix et les charges du quotidien.
Les riches, les pauvres, et les très riches
En bas de l’échelle, on parle de pauvreté à partir de 1 014 euros par mois ou moins pour une personne seule. À l’autre extrémité, les 10 % les plus riches gagnent plus de 3 653 euros mensuels, et les 1 % les plus riches dépassent les 7 500 euros.
Mais il existe aussi une ultra-élite : le 0,01 % des Français les plus riches touche plus de 70 000 euros par mois après impôts. À ce niveau, les revenus proviennent souvent de patrimoines financiers importants et non seulement d’un salaire.
Des inégalités de plus en plus visibles
Les écarts de niveau de vie ne cessent de s’élargir. En 2025, les 10 % les plus riches concentrent 24 % des revenus du pays, tandis que les 10 % les plus pauvres n’en perçoivent que 3 %. Cela crée une tension grandissante dans la société, avec un sentiment de déclassement pour certains groupes sociaux.
Un ressenti très lié au mode de vie
Gagner 4 000 euros à Paris ou dans une petite ville de province, ce n’est pas la même chose. Le coût du logement, des transports ou des activités peut transformer un bon salaire en une simple survie urbaine. C’est pourquoi la notion de richesse reste aussi subjective.
Les jeunes face à une réalité difficile
Pour les jeunes actifs, atteindre un revenu aussi élevé peut paraître hors de portée. Les premiers salaires tournent souvent autour de 1 500 à 2 000 euros. Dans ces conditions, il est difficile d’imaginer franchir le cap du seuil de richesse sans plusieurs années d’expérience ou un coup de chance professionnel.
Une société qui reste très inégalitaire
Au-delà des revenus, ce sont surtout les écarts de patrimoine qui posent problème. Les 10 % les plus fortunés détiennent au moins 716 000 euros d’actifs, contre moins de 4 400 euros pour les 10 % les plus modestes. Un fossé qui se creuse avec les générations, les héritages et l’accès à la propriété.
Un système de redistribution qui limite les dégâts
Heureusement, le modèle français repose sur un système de solidarité. 25 % du revenu des 10 % les plus riches sert à financer 60 % des revenus des 10 % les plus pauvres. Cette redistribution amortit les inégalités, mais elle ne les efface pas complètement.
Le seuil de richesse ne suffit pas à raconter l’histoire
Finalement, savoir si l’on est riche ne dépend pas uniquement d’un chiffre. Cela dépend de votre situation personnelle, de vos charges, de votre ville, de vos projets, et de ce que vous considérez comme une vie confortable.