Une hausse médiane prévue à 3,2 % en 2026
Le cabinet WTW, spécialisé dans les études de rémunération, a publié ses dernières prévisions. Résultat : les salaires devraient augmenter de 3,2 % en médiane l’an prochain. Cela signifie que la moitié des salariés recevra une augmentation supérieure, tandis que l’autre moitié devra se contenter de moins.
En comparaison, les hausses effectivement versées en 2025 étaient de 3,1 % en médiane. Une progression modérée mais significative, surtout dans un climat où l’inflation se calme.
Un contexte économique plus favorable
Avec une inflation estimée entre 1,5 % et 1,8 % pour 2026 selon l’OCDE, les hausses prévues permettent un réel gain de pouvoir d’achat. C’est une bouffée d’air pour de nombreux salariés, surtout après une année marquée par l’annonce d’une « année blanche » sur les prestations sociales.
« Ce sont des augmentations qui peuvent enfin redonner un peu de marge aux Français, surtout dans les grandes métropoles », explique un expert du cabinet WTW.
Les secteurs qui vont mieux rémunérer
Si la moyenne nationale est fixée à 3,2 %, certains secteurs promettent bien plus. Les entreprises de la pharmacie, de la finance et de la distribution spécialisée vont jusqu’à prévoir des hausses de 3,3 %, voire plus. Cela peut sembler minime, mais sur un salaire annuel, même 0,1 % fait la différence.
Ce sont souvent des domaines où les salaires de départ sont déjà plus élevés, ce qui amplifie l’impact réel de ces ajustements.
Les métiers les plus recherchés seront privilégiés
Les métiers dits « en tension », c’est-à-dire ceux où les entreprises peinent à recruter, tireront aussi leur épingle du jeu. Ce sont souvent des fonctions stratégiques, où l’expertise est difficile à remplacer.
Par exemple, dans la finance, les ingénieurs spécialisés en data ou en IA sont devenus des profils très recherchés. Dans le numérique, les experts en cybersécurité, machine learning ou cloud computing sont clairement dans le viseur des recruteurs, prêts à sortir le chéquier pour les attirer.
Tableau : hausses de salaires prévues en 2026
Secteur | Prévision de hausse | Commentaires |
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Pharmacie | +3,4 % | Forte croissance post-pandémie, profils R&D recherchés |
Finance | +3,3 % | Recrutement intensif en data science et IA |
Distribution spécialisée | +3,3 % | Hausse de la consommation et nouveaux formats de vente |
Industrie technologique | +4,0 % | Compétences rares, profils pénuriques |
Média & communication | +2,9 % | Progression modérée malgré forte demande de contenus |
Des écarts marqués selon le métier
Selon WTW, les profils prioritaires pourraient recevoir jusqu’à 50 % de hausse en plus par rapport à la moyenne nationale. On parle ici de revalorisations tournant autour de 4,8 %. Une différence énorme, surtout dans des postes déjà très bien payés.
Mais attention : ces chiffres restent des projections. L’année 2025 l’a prouvé, avec 41 % des employeurs ayant finalement revu leurs prévisions à la baisse.
Le facteur rareté au cœur des augmentations
Si vous êtes dans un secteur ou une fonction où il y a peu de concurrence, vous êtes clairement dans une position favorable. Les talents rares sont devenus une monnaie d’échange, et les entreprises le savent très bien.
« On préfère parfois surpayer un profil clé que de le perdre au profit d’un concurrent », confie un DRH du secteur bancaire.
Une progression pas toujours équitable
Certains métiers ou statuts vont rester à la traîne. Les catégories B et A de la fonction publique hospitalière, par exemple, continuent de subir une baisse en euros constants, malgré les hausses en valeur nominale. Une situation dénoncée par plusieurs syndicats qui pointent un retard salarial chronique.
D’après les chiffres récents, les agents hospitaliers de catégorie A ont vu leur salaire baisser de 2,7 % en euros constants en 2023, malgré des revalorisations affichées à +3,9 % en brut. Le décalage entre inflation réelle et hausse nominale reste un frein pour de nombreux secteurs publics.