21,23 euros : voici la hausse de salaire pour 356 000 fonctionnaires en janvier 2026

C’est une tradition du Nouvel An dont Bercy se passerait bien, mais qui est devenue inévitable : la course-poursuite entre le Smic et les salaires de la fonction publique. Au 1er janvier 2026, le salaire minimum grimpe, laissant sur le carreau les agents les moins bien payés de l’État. Pour éviter l’illégalité, le gouvernement active un filet de sécurité automatique. Résultat : une hausse de 21,23 euros brut par mois pour plus de 350 000 agents.
augmentation smic 2026

Pourquoi cette augmentation soudaine ?

Tout part d’un chiffre : 1,18 %. C’est le taux de revalorisation automatique du Smic qui entrera en vigueur le 1er janvier 2026. Cette hausse est mécanique : elle est calculée en fonction de l’inflation supportée par les 20 % de ménages les plus modestes et de l’évolution du salaire horaire des ouvriers et employés.

Concrètement, le Smic mensuel passe de 1 801,80 euros à 1 823,03 euros brut (soit 12,02 euros de l’heure). C’est une bonne nouvelle pour les salariés du privé, mais cela crée un bug administratif immédiat pour l’État-employeur.

L’État rattrapé par la loi

Le problème est mathématique. Avant cette revalorisation, le salaire minimum dans la fonction publique (le « minimum de traitement ») était fixé à 1 801,74 euros. Avec le nouveau Smic à 1 823,03 euros, les agents les moins gradés se retrouveraient techniquement payés… en dessous du salaire minimum légal.

Or, depuis un arrêt du Conseil d’État datant de 1982, il est strictement interdit à l’administration de rémunérer un agent en dessous du Smic. L’État n’a donc pas le choix : il doit combler l’écart.

L’indemnité différentielle : comment ça marche ?

Ne cherchez pas une augmentation de votre « point d’indice » ou une refonte de votre grille salariale. Pour aller vite et corriger le tir dès janvier, le ministère de l’Action et des Comptes publics dégaine ce qu’on appelle l’indemnité différentielle.

C’est une sorte de « rustine » financière. Au lieu d’augmenter le salaire de base (le traitement indiciaire), l’État verse une prime complémentaire qui correspond exactement à la différence entre votre salaire de base et le nouveau Smic. Pour janvier 2026, le calcul est le suivant :

  • Nouveau Smic : 1 823,03 €
  • Ancien minimum fonction publique : 1 801,80 €
  • Montant de la prime (indemnité) : 21,23 € brut mensuels.

« Aucun agent public ne peut percevoir une rémunération inférieure au Smic. » — Ministère de l’Action et des Comptes publics.

Êtes-vous concerné ?

Cette mesure ne touche pas tout le monde. Selon les chiffres de Bercy, environ 356 000 agents vont bénéficier de ce rattrapage sur les 5,8 millions que compte la fonction publique.

Vous êtes concerné si :

  • Vous travaillez dans l’un des trois versants : fonction publique d’État, hospitalière ou territoriale.
  • Votre indice majoré est inférieur à 371.

Si vous êtes par exemple à l’indice majoré 366, vous verrez cette ligne apparaître ou augmenter sur votre bulletin de salaire pour atteindre ce gain de 21,23 euros brut. Pour rappel, cela représente une hausse nette d’environ 16,83 euros par mois.

Une mesure suffisante ?

Si ce « coup de pouce » est légalement obligatoire, il ne satisfait pas entièrement les syndicats. Ces derniers pointent régulièrement du doigt le tassement des grilles salariales : les agents débutants restent « collés » au Smic pendant plusieurs années, sans réelle progression de pouvoir d’achat malgré l’ancienneté. Cette indemnité différentielle, bien que nécessaire pour éviter la précarité illégale, est perçue davantage comme une mise à niveau technique que comme une véritable valorisation des carrières publiques.

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