Des chiffres en baisse selon le ministère de l’enseignement supérieur
D’après les dernières données publiées par le SIES (Service de l’information et des études statistiques), les taux d’emploi à 18 mois ont diminué entre les promotions 2022 et 2023. Toutes filières confondues, le recul est visible, notamment pour les diplômés d’un master MEEF (Métiers de l’enseignement), qui passent de 92,2 % à 87,6 % en emploi salarié, soit une baisse de 4,7 points.
Les diplômés d’une licence professionnelle passent de 81,8 % à 80 %, ceux d’un master hors enseignement de 73,7 % à 71,4 %, et ceux d’une licence générale de 56,2 % à 54 % lorsqu’ils n’ont pas poursuivi leurs études. Le recul est modeste, mais constant.
Sciences-technologies-santé : un domaine plus stable
Les diplômés des filières Sciences, technologies et santé (STS) enregistrent les meilleurs taux d’insertion, malgré la tendance globale à la baisse :
- 84,4 % des diplômés STS en licence pro sont en emploi (-1,2 point)
- 58,1 % pour ceux en licence générale (-1,4 point)
- 73,6 % pour les diplômés de master hors enseignement (-2,3 points)
Les écoles d’ingénieurs s’en sortent aussi relativement bien avec un taux d’emploi de 78,5 %, en baisse de 1,2 point. En revanche, les écoles de management chutent à 68 %, contre 71 % pour la promotion précédente.
Femmes : mieux insérées mais moins bien payées
Un autre enseignement du rapport concerne les inégalités de genre. Sur plusieurs diplômes, les femmes affichent un taux d’insertion supérieur à celui des hommes. Par exemple :
- 71,8 % des femmes diplômées de master hors enseignement sont salariées (contre 70,8 % des hommes)
- 87,9 % des diplômées de master enseignement sont en emploi (contre 86,5 % des hommes)
- 79,3 % des femmes issues d’une école d’ingénieurs sont en poste (contre 78,2 % des hommes)
La seule exception concerne les licences professionnelles, où les hommes sont légèrement devant (80,5 % contre 79,3 %). Malgré cette meilleure insertion, les écarts de salaires restent bien présents.
Des écarts de rémunération persistants
Les chiffres montrent que les femmes gagnent toujours moins que les hommes, tous diplômes confondus. Voici quelques exemples de fourchettes nettes mensuelles 18 mois après la diplomation :
- Master : entre 1 870 et 2 589 € pour les hommes / entre 1 710 et 2 400 € pour les femmes
- Licence pro : 1 670 à 2 110 € (hommes) / 1 560 à 1 970 € (femmes)
- Licence générale : 1 410 à 1 870 € (hommes) / 1 400 à 1 840 € (femmes)
- École d’ingénieurs : 2 260 à 2 790 € (hommes) / 2 160 à 2 730 € (femmes)
- École de management : 2 390 à 3 140 € (hommes) / 2 250 à 2 920 € (femmes)
« Le taux d’emploi salarié des diplômés 2023 est globalement en retrait par rapport à celui de la promotion 2022, quels que soient le diplôme et la filière suivis. »
La licence générale, toujours peu professionnalisante
Parmi les formations les moins favorables à l’emploi immédiat, on retrouve la licence générale. Cette filière, à dominante théorique, est souvent considérée comme une étape vers un master. Les diplômés qui ne poursuivent pas leurs études rencontrent donc plus de difficultés : seulement 54 % sont en emploi 18 mois après l’obtention du diplôme. Beaucoup occupent des postes précaires en CDD.
Une évolution à suivre
Malgré des variations selon les parcours, les indicateurs d’insertion restent en retrait cette année. La conjoncture économique, l’évolution du marché du travail et le contenu des formations sont autant de facteurs à surveiller pour comprendre ces évolutions. Une chose est sûre : le diplôme n’est plus un sésame automatique vers l’emploi, même après bac+5.