Kinésithérapie : inégalités, frais et stress, le revers des études de santé

De plus en plus d’étudiants en kinésithérapie se retrouvent dans des situations financières tendues. Entre frais de scolarité exorbitants, absence de choix réel sur les établissements, et précarité croissante, la formation de kiné devient un parcours semé d’embûches, surtout quand l’accès au public est réservé aux meilleurs classements.
étudiant kiné

Des frais de scolarité qui explosent pour un même diplôme

Dans les instituts de formation en masso-kinésithérapie (IFMK), les frais d’inscription peuvent aller de 170 euros à plus de 10 500 euros par an. Ce fossé dépend directement du statut de l’établissement (public ou privé) et du classement obtenu à l’issue de la première année d’études de santé.

Dans plusieurs régions, comme l’Île-de-France, les universités sont liées à plusieurs écoles, mais ce sont les mieux classés qui accèdent aux établissements publics. Les autres n’ont souvent d’autre choix que d’intégrer une école privée, aux frais bien plus élevés.

À Nantes par exemple, une seule école est disponible pour les étudiants locaux. Son tarif dépasse les 7 000 euros par an, et il n’est pas possible de choisir un autre établissement plus abordable. Cette configuration territoriale limite donc sérieusement les perspectives pour les étudiants les moins favorisés.

Le poids des prêts étudiants et du travail à côté des études

Environ 40 % des étudiants en kiné dans le privé contractent un prêt pour financer leurs études, selon les données de la FNEK. Par ailleurs, 72 % d’entre eux cumulent travail et études, ce qui impacte directement leur santé physique et mentale.

Certains enchaînent les stages en journée et des jobs alimentaires en soirée. Cette surcharge conduit à un épuisement progressif. À cela s’ajoutent les longs trajets pour ceux qui ne peuvent pas se loger près de leur école, faute de moyens. Ces contraintes entraînent pour beaucoup un stress chronique et des difficultés de concentration durant les cours et les examens.

Des conditions d’études inéquitables

La FNEK alerte sur les inégalités criantes entre étudiants du public et du privé. Dans les écoles privées, 31 % des étudiants déclarent avoir déjà envisagé d’abandonner leur formation. 35 % disent que leur santé mentale s’est dégradée depuis leur entrée en formation.

Les étudiants issus de familles modestes ont plus de difficultés à intégrer les écoles de kiné. La FNEK pointe une surreprésentation des enfants de cadres supérieurs dans le privé, les seuls souvent capables d’assumer ou de garantir un prêt de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Un système en transition, mais trop lentement

Deux mesures ont été annoncées : l’harmonisation des frais de scolarité et une revalorisation des salaires pour les futurs kinés installés dans des zones sous-dotées. Mais ces engagements, prévus dès janvier 2025, peinent à se concrétiser. Et pendant ce temps, les étudiants subissent une pression financière de plus en plus forte.

La FNEK plaide pour que tous les IFMK soient rattachés aux universités, ce qui garantirait des frais alignés sur ceux du public et permettrait aux étudiants de bénéficier des services universitaires. Certaines villes, comme Nice ou Besançon, ont déjà franchi ce cap.

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