Une exécution diffusée en direct
Le 22 juin 2025, alors qu’il était en direct sur TikTok, Gabriel a été pris pour cible par deux individus armés. Sur la vidéo, on entend des coups de feu et des cris paniqués. Avant que le flux ne soit interrompu, on l’entend murmurer : « Ils m’ont tiré dessus ». Sa mère, présente sur les lieux, a également été blessée à l’abdomen.
Avant sa mort, l’influenceur avait alerté ses abonnés sur les menaces qu’il recevait. Il accusait des agents de police de l’avoir extorqué, et mentionnait les noms de deux gangs redoutés : le Tren de Aragua et le Tren del Llano. Il avait aussi publiquement dénoncé le chef criminel Niño Guerrero, en fuite depuis une évasion spectaculaire en 2023.
Une liberté de parole risquée
Dans ses dernières publications, Gabriel affirmait :
Nous sommes dirigés par des fonctionnaires délinquants qui collaborent avec le crime organisé.
Des propos jugés trop osés dans un pays où la corruption règne et où les opposants sont régulièrement réduits au silence.
Ce n’est pas un cas isolé. En mai 2025, Valeria Marquez, influenceuse beauté au Mexique, a été tuée par un faux livreur pendant un live TikTok. Une semaine plus tard, en Colombie, María José Estupiñán Sánchez subissait le même sort devant chez elle.
Le compte toujours actif
Malgré sa mort, le compte TikTok de Gabriel reste accessible, avec plus de 120 000 abonnés maintenant. Les messages de soutien se multiplient en commentaires, dénonçant l’impunité des gangs et l’inaction des autorités. Le gouvernement, de son côté, affirme que le gang Tren de Aragua aurait été « démantelé », ce que contredisent les faits sur le terrain.
Le procureur général vénézuélien, Tarek William Saab, a promis une enquête pour identifier et punir les auteurs du crime. Mais peu de jeunes Vénézuéliens croient encore à une véritable justice. Pour beaucoup, Gabriel est devenu un symbole de résistance numérique face à un système verrouillé.