Dmitry Nuyanzin : l’influenceur fitness succombe à son défi

L’histoire derrière le challenge mortel de Dmitry Nuyanzin

Dmitry Nuyanzin n’était pas un amateur. Diplômé de l’École de réserve olympique d’Orenbourg et de l’Université nationale de fitness de Saint-Pétersbourg, il travaillait depuis une décennie comme entraîneur personnel, y compris auprès d’athlètes russes influents. Sa démarche n’était donc pas le fruit d’une simple imprudence, mais d’une stratégie de marketing radicale.

Pourquoi voulait-il grossir si vite ?

Dans un paysage numérique saturé, se démarquer est devenu la règle. Dmitry Nuyanzin avait imaginé une démonstration en deux temps pour attirer l’attention sur son futur programme de perte de poids :

• Phase 1 (Le gain de poids) : Consommer une quantité massive de calories, principalement via de la malbouffe, pour prendre 25 kilos le plus rapidement possible.
• Phase 2 (La perte de poids) : Utiliser son propre programme de fitness et de nutrition pour retrouver son poids initial, prouvant ainsi son efficacité en un temps record.

Une idée séduisante pour un public friand de transformations spectaculaires, mais dont le risque pour la santé cardiovasculaire a été sous-estimé.

Un régime quotidien documenté : 10 000 calories de junk-food

L’influenceur documentait minutieusement son « régime » sur les réseaux sociaux russes, détaillant avec précision le contenu de ses repas quotidiens. Ce régime hypercalorique et hyperlipidique a eu un effet immédiat, mais dévastateur sur son corps.

Le menu de la tragédie

Son alimentation, très éloignée de la nutrition sportive, était un concentré de calories vides et de graisses saturées. Les témoignages de ses proches et ses propres publications font état d’un menu typique effrayant :

• Petit-déjeuner : Assiette de viennoiseries et un demi-gâteau.
• Déjeuner : Près de 800 grammes de raviolis généreusement nappés de mayonnaise.
• Dîner : Un hamburger conséquent et deux petites pizzas.
• Collations : Grignotage constant de chips et autres snacks salés et gras.

En un mois seulement, cet apport quotidien de 10 000 kilocalories lui a fait prendre entre 13 et 14 kilos, atteignant la barre des 105 kg.

Les signes avant-coureurs et l’arrêt cardiaque fatal

Le corps de Dmitry Nuyanzin a rapidement envoyé des signaux d’alerte. La veille de son décès, l’homme de 30 ans avait annulé toutes ses séances d’entraînement. Il avait expliqué à ses amis qu’il ne se sentait « pas bien » et qu’il prévoyait de consulter un médecin.

« Il avait annulé toutes ses séances d’entraînement la veille. Il disait ne pas se sentir bien et prévoyait de consulter un médecin. »

Malheureusement, il n’en aura pas eu le temps. Le coach sportif est décédé dans son sommeil d’un arrêt cardiaque. L’augmentation rapide du poids corporel, combinée à une charge de travail énorme pour le cœur, est la principale suspecte. Le surpoids et l’excès de graisse viscérale prédisposent fortement aux maladies cardiovasculaires, y compris l’infarctus du myocarde. Plus le volume corporel augmente, plus le cœur doit pomper fort et vite pour assurer la circulation sanguine.

La dérive des challenges extrêmes sur les réseaux sociaux

Ce drame dépasse le cas de Dmitry Nuyanzin. Il met en lumière une tendance croissante et dangereuse sur les plateformes comme Instagram et TikTok : la course aux défis extrêmes pour générer de l’engagement et des vues. Si certains challenges sont inoffensifs, d’autres, impliquant des modifications corporelles rapides ou des comportements autodestructeurs, représentent un véritable danger public.

La pression de l’audience et le marketing de l’extrême

Dans la course à la visibilité, l’extrême devient la norme. Le public, souvent jeune, est facilement impressionné par ce qui sort de l’ordinaire. Pour un influenceur fitness, un tel défi est la garantie d’une vague de nouveaux abonnés et de retombées médiatiques, même si le fond du message (la promotion de la santé) est totalement trahi par la méthode. L’entité sémantique de la « prise de poids extrême » est un aimant à clics, mais elle véhicule des messages néfastes et potentiellement mortels.

Ce cas tragique est un rappel nécessaire : les changements corporels rapides, qu’il s’agisse de perte ou de prise de poids, doivent toujours être encadrés par des professionnels de la santé et de la nutrition. La performance à court terme, surtout quand elle implique de la malbouffe massive, ne doit jamais primer sur la santé durable.