36 000 amendes annulées : le scandale des radars fous qui a duré 4 ans

C’est le cauchemar absolu de tout automobiliste : recevoir une contravention pour un excès de vitesse que l’on n’a jamais commis, contester dans le vide, et finir par payer pour avoir la paix. Au Royaume-Uni, ce scénario dystopique est devenu une réalité administrative pour des milliers de conducteurs. Suite à un bug informatique massif détecté sur plus de 150 radars, les autorités britanniques se voient aujourd’hui contraintes d’annuler 36 000 PV injustifiés. Retour sur un fiasco technologique qui dure depuis 2021 et qui coûte très cher à l’État.
36000 radars

Quand la technologie a un temps de retard

Le problème ne vient pas de radars classiques, mais de modèles dits « intelligents » à vitesse variable. Sur les autoroutes connectées (Smart Motorways), la limitation de vitesse change en temps réel selon le trafic ou la météo, passant par exemple de 110 à 90 km/h pour fluidifier la circulation.

Normalement, le radar se synchronise instantanément avec les panneaux d’affichage. Mais ici, une anomalie technique a créé un décalage critique. Lorsqu’un panneau affichait une nouvelle limitation, le radar mettait trop de temps à se mettre à jour. Résultat : des conducteurs respectant la nouvelle vitesse affichée se faisaient flasher par une machine restée sur l’ancien paramétrage ou inversement, créant des situations d’incompréhension totale.

L’enquête menée par National Highways, l’organisme qui gère le réseau routier, a révélé que ce dysfonctionnement trouve son origine dans une simple mise à jour logicielle effectuée en 2021. Une ligne de code défaillante qui est restée indétectée pendant quatre longues années.

150 radars désactivés en urgence

L’ampleur du bug est colossale. Ce ne sont pas quelques machines isolées qui sont en cause, mais un parc de plus de 150 radars, soit environ 38 % des dispositifs installés sur les autoroutes et routes nationales concernées. Face à la multiplication des contestations et aux preuves apportées par certains conducteurs (notamment via des caméras embarquées), les autorités ont dû se rendre à l’évidence.

Pour stopper l’hémorragie, les appareils défectueux ont été provisoirement désactivés. Mais le mal est fait : depuis 2021, la machine à cash a tourné à plein régime sur du vide.

Remboursements, points et excuses publiques

Face au scandale, National Highways joue la carte de la transparence et de la réparation totale. Il ne s’agit pas seulement d’annuler les amendes non payées, mais de rembobiner quatre ans de procédures judiciaires et administratives.

  • Remboursement financier : Toutes les amendes perçues à tort seront remboursées aux conducteurs.
  • Restitution des points : Les points retirés injustement sur les permis de conduire seront réattribués.
  • Stages de conduite : Les automobilistes ayant payé pour des stages de sensibilisation (souvent choisis pour éviter le retrait de points) seront également indemnisés.
  • Arrêt des poursuites : Toutes les procédures judiciaires en cours basées sur ces relevés sont suspendues.

Nous avons mis au point un système de contrôle des données afin de garantir que personne ne soit poursuivi à tort. Toute personne concernée sera contactée par les forces de police compétentes.

Cette déclaration de Nick Harris, directeur de National Highways, tente de rassurer une opinion publique échaudée. Si l’erreur est humaine, ce bug rappelle cruellement que la surveillance automatisée n’est pas infaillible.

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