Joe Biden gracie son fils condamné pour fraude fiscale

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Le président américain Joe Biden a annoncé, dimanche 1er décembre, une grâce présidentielle pleine et inconditionnelle en faveur de son fils, Hunter Biden. Cette décision intervient après des mois de procédures judiciaires autour de deux affaires : fraude fiscale et détention illégale d’arme à feu. Hunter, âgé de 54 ans, risquait jusqu’à 25 ans de prison pour l’affaire des armes et 17 ans pour fraude fiscale.

Malgré ses engagements répétés à ne pas utiliser son pouvoir présidentiel pour intervenir dans cette affaire, Joe Biden a justifié son geste par une volonté de réparer ce qu’il qualifie d’« erreur judiciaire ».

Les accusations contre Hunter Biden

Hunter Biden a été reconnu coupable en 2023 pour :

  • Fraude fiscale : il a omis de payer 1,4 million de dollars d’impôts sur une période de dix ans.
  • Détention illégale d’arme à feu : il a menti sur son addiction aux drogues lors de l’achat d’une arme, une infraction grave dans l’État du Delaware.

Hunter avait plaidé coupable pour ces accusations, espérant éviter un procès prolongé. Cependant, un accord initial avec les procureurs a été annulé à la dernière minute, laissant Hunter exposé à des peines de prison sévères.

Dans un communiqué, Joe Biden a dénoncé une justice sélective et politisée visant son fils en raison de son nom de famille.

Aucune personne raisonnable qui examine les faits ne peut conclure autre chose : Hunter a été ciblé uniquement parce qu’il est mon fils. Cela ne va pas.

Le président a également accusé ses opposants politiques, notamment les républicains, d’avoir utilisé les affaires de Hunter pour miner sa crédibilité et s’opposer à ses décisions. Il a ajouté : « La politique a infecté ce processus et a conduit à une erreur judiciaire. »

Une décision qui divise

La grâce présidentielle accordée à Hunter Biden a suscité des réactions mitigées, tant dans les cercles politiques que parmi les citoyens américains.

Certains analystes et figures publiques estiment que Hunter a été injustement ciblé en raison de son statut de « fils du président ». Ils soulignent que des accusations similaires contre des citoyens ordinaires auraient rarement conduit à des poursuites aussi rigoureuses.

Un ancien procureur général, Eric Holder, a déclaré :

Aucun procureur n’aurait poursuivi ce genre de cas pour un citoyen lambda.

D’autres voient dans cette décision un abus de pouvoir et un précédent dangereux. Des personnalités politiques, y compris dans les rangs démocrates, estiment que Joe Biden a mis les intérêts de sa famille avant ceux du pays. Jared Polis, gouverneur démocrate du Colorado, a écrit :

Cette décision pourrait affaiblir la confiance dans nos institutions et être exploitée par de futurs présidents.

Les républicains, quant à eux, n’ont pas tardé à accuser Joe Biden de favoriser sa famille tout en prônant une justice équitable. Donald Trump a critiqué cette décision sur son réseau Truth Social, affirmant qu’elle illustrait un abus de pouvoir flagrant.

Un parallèle avec d’autres présidents

La grâce présidentielle utilisée pour des membres de la famille n’est pas inédite dans l’histoire américaine. Parmi les précédents notables :

  • Bill Clinton avait gracié son demi-frère pour une affaire de possession de cocaïne.
  • Donald Trump avait pardonné le père de Jared Kushner, son gendre, condamné pour fraude fiscale.

Cependant, dans les deux cas, les individus concernés avaient déjà purgé leur peine, contrairement à Hunter Biden.

Hunter Biden après la grâce

Hunter Biden, désormais libre de toute poursuite, a déclaré vouloir se consacrer à aider ceux qui souffrent. Sobre depuis cinq ans, il a affirmé dans une déclaration publique :

Je ne prendrai jamais la clémence qui m’a été accordée pour acquise.

Son parcours, de ses luttes contre l’addiction à son rôle d’artiste peintre, reste une épine dans le pied politique de son père. Cette affaire pourrait continuer à alimenter les débats sur l’éthique et la justice dans le contexte de la présidentielle américaine à venir.

Pour Joe Biden, cette décision s’inscrit dans un mélange complexe d’émotions personnelles et de calculs politiques. Père profondément marqué par les pertes de ses proches, dont son fils aîné Beau, décédé en 2015, Joe Biden semble avoir priorisé sa loyauté familiale face à des pressions politiques et médiatiques intenses.

Ce choix controversé pourrait néanmoins avoir des répercussions durables sur sa réputation et celle de son administration, alors que le spectre d’une nouvelle confrontation politique avec Donald Trump se profile à l’horizon.

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