Les concours d’entrée aux écoles d’ingénieurs post-bac révèlent une tendance remarquable : les filles, bien que moins nombreuses, obtiennent de meilleurs résultats que leurs homologues masculins. Cela démontre que les jeunes femmes ont pleinement leur place dans un domaine encore souvent perçu comme majoritairement masculin.
Des filles moins nombreuses, mais plus performantes
Les écoles d’ingénieurs post-bac, accessibles via des concours sélectifs, attirent chaque année de nombreux candidats. Cependant, les filles représentent moins de 30% des inscrits, notamment en raison d’une perception biaisée des filières scientifiques et techniques au lycée. Cette réalité s’explique aussi par des choix de spécialités moins orientés vers les mathématiques et la physique-chimie.
Malgré cela, les chiffres montrent une supériorité des résultats des filles. En 2024, le concours Geipi Polytech a révélé un taux de réussite de 67,2% pour les filles, légèrement supérieur à celui des garçons (66,3%). Le concours Avenir affiche des résultats similaires : 74,4% des filles admises avaient obtenu une mention « bien » ou « très bien » au bac, contre 62% des garçons.
Un niveau académique plus élevé au lycée
Au-delà des résultats aux concours, les filles qui intègrent des écoles d’ingénieurs post-bac présentent souvent un meilleur niveau académique. Par exemple, sur les candidates admises via le concours Geipi Polytech, 88,8% ont obtenu une mention « bien » ou « très bien » au bac, contre 78,2% des garçons.
Ces performances sont d’autant plus impressionnantes que certaines lycéennes n’ont pas suivi la combinaison de spécialités « maths et physique-chimie », souvent perçue comme la voie privilégiée pour ces concours. Cela démontre une capacité d’adaptation et une polyvalence notable chez les jeunes femmes.
Lutter contre l’autocensure des filles
Malgré leurs compétences, les filles sont parfois victimes d’autocensure, en particulier dans les matières scientifiques. Les stéréotypes de genre et le manque de confiance en soi peuvent freiner leurs ambitions. Selon Eric Landfried, responsable pédagogique du concours Geipi Polytech :
Les lycéennes doivent prendre confiance et oser postuler à des formations sélectives
Astrid Woitellier, déléguée générale du concours Puissance Alpha, renchérit :
Les filles ont le niveau pour réussir ces études, mais elles hésitent encore trop souvent, pensant que ces filières ne leur correspondent pas.
Pourtant, à la sortie des écoles d’ingénieurs, les jeunes femmes sont très demandées par les entreprises, non seulement pour leurs compétences techniques, mais aussi pour leur capacité à s’épanouir dans un environnement professionnel exigeant.
Initiatives pour encourager les filles à intégrer les écoles d’ingénieurs
Les écoles d’ingénieurs et diverses associations mènent des actions pour sensibiliser les jeunes filles aux filières scientifiques. Ces initiatives visent à casser les clichés et à montrer que les STEM (science, technologie, ingénierie, mathématiques) sont accessibles à toutes.
Certaines écoles proposent des journées portes ouvertes ou des événements spécialement conçus pour accueillir les jeunes filles et leur présenter les possibilités de carrière dans les domaines techniques. Des ateliers pratiques, des rencontres avec des ingénieures diplômées et des témoignages inspirants sont autant d’outils pour les convaincre de tenter leur chance.
Le manque de figures féminines visibles dans les métiers scientifiques reste un frein. Des associations comme Elles Bougent s’efforcent de pallier cette absence en organisant des rencontres entre collégiennes, lycéennes et professionnelles des sciences et technologies. En créant ces ponts, elles contribuent à élargir les horizons des jeunes filles et à déconstruire les stéréotypes.
À l’issue de leur formation, les jeunes diplômées des écoles d’ingénieurs bénéficient de nombreuses opportunités professionnelles. Les entreprises recherchent activement des profils féminins pour enrichir leurs équipes et diversifier leurs approches. Ces compétences sont particulièrement valorisées dans les secteurs techniques, souvent en quête d’innovation et d’inclusivité.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les filles réussissent non seulement à intégrer les écoles d’ingénieurs, mais aussi à s’y démarquer par leurs performances académiques et professionnelles. Le message est clair : les sciences et l’ingénierie ne sont pas des domaines réservés à un genre, et les jeunes femmes ont tout pour exceller dans ces filières.