Amandine morte de faim à 13 ans dans un cagibi

En août 2020, Amandine, une adolescente de 13 ans, a perdu la vie dans des circonstances tragiques qui continuent de hanter la mémoire collective. Affamée et enfermée dans un cagibi par sa mère et son beau-père, elle a succombé à la malnutrition et aux mauvais traitements. Cette affaire, survenue à Montblanc, près de Béziers, illustre un terrible échec de la protection de l’enfance en France. Alors que le procès des accusés débute, revenons sur les faits glaçants de ce drame.
amandine 13 ans

Un calvaire quotidien infligé à une enfant

Pendant plusieurs mois, Amandine a vécu dans des conditions indignes. Privée de nourriture et de soins, elle était confinée dans un débarras, sous l’œil d’une caméra de surveillance installée par ses tortionnaires. À sa mort, son corps décharné pesait seulement 28 kilos pour 1m55, témoignant de l’extrême maltraitance qu’elle a subie.

Le 6 août 2020, alors qu’elle montrait des signes évidents de détresse physique, sa mère et son beau-père ont tenté de lui faire ingérer une compote et une boisson hyperprotéinée. Trop tard. L’adolescente a vomi ces aliments avant de s’effondrer. Les secours, appelés trop tardivement, n’ont pu que constater son décès.

Selon les témoignages recueillis, Amandine était depuis longtemps le souffre-douleur de sa mère. Décrite comme le « vilain petit canard » de la famille, elle subissait des privations alimentaires et des punitions humiliantes dès son plus jeune âge. En primaire, elle volait des goûters et fouillait dans les poubelles pour se nourrir. Au collège, interne, elle pleurait à l’idée de rentrer chez elle le week-end.

Plusieurs signalements avaient été effectués par des enseignants et des proches, notamment en 2012 et 2014. Pourtant, aucune mesure concrète n’a été prise pour protéger l’adolescente. Les services sociaux et la justice semblent être passés à côté d’une situation qui aurait dû entraîner un placement immédiat.

Les accusés face à la justice

Sandrine Pissara, 54 ans, est jugée pour « actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Mère de huit enfants, elle est décrite par ses anciens partenaires comme manipulatrice et violente. Les experts psychiatriques la présentent comme dépourvue d’empathie, projetant sa haine de l’ex-compagnon d’Amandine sur leur fille. Elle risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Jean-Michel Cros, 49 ans, est accusé de privation de soins et d’aliments ayant entraîné la mort. Bien qu’il ait admis avoir nourri Amandine en cachette, il n’a jamais dénoncé ou mis fin aux actes de sa compagne. Il encourt une peine de 30 ans de prison.

Le père d’Amandine, privé de contact avec sa fille durant ses derniers mois, espère obtenir des réponses à ses nombreuses questions. Les associations de protection de l’enfance, partie civile dans ce procès, réclament une réforme des mécanismes de détection et de suivi des cas de maltraitance.

Le procès, qui s’ouvre devant la cour d’assises de l’Hérault, devrait durer une semaine. Les débats s’annoncent éprouvants, retraçant les souffrances endurées par Amandine et les responsabilités des accusés. Ce verdict sera crucial pour honorer la mémoire d’une jeune fille brisée par la cruauté et l’indifférence.

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