La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a présenté les grandes lignes de son budget pour l’enseignement technique devant la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat le 12 novembre 2024. Au cœur des discussions : une augmentation budgétaire, malgré un contexte économique difficile, et des objectifs ambitieux pour renforcer l’attractivité des formations agricoles et techniques.
Un budget ajusté à 17 millions d’euros supplémentaires
Initialement, une enveloppe de 35 millions d’euros supplémentaires était prévue pour le budget de l’enseignement technique agricole, qui s’élève à 1,7 milliard d’euros. Cependant, ce montant a été revu à la baisse dans le projet de loi de finances (PLF) 2025, avec une augmentation effective de seulement 17 millions d’euros.
Annie Genevard justifie ce coup de rabot par la nécessité de participer au redressement des finances publiques. Malgré cette réduction, elle reste déterminée à prioriser des initiatives clés comme l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap et la mise en œuvre du pacte enseignant, qui permet aux professeurs de réaliser des remplacements courts et d’assumer des missions supplémentaires rémunérées.
Des priorités pour l’enseignement supérieur agricole
Pour l’enseignement supérieur agricole, une légère baisse de 8 millions d’euros sur un budget total de 431 millions est prévue. Toutefois, la ministre a exprimé son ambition de former 75 % de vétérinaires en plus d’ici 2030, comparé à 2017. Elle a également souligné que depuis 2017, le nombre d’élèves dans les formations agronomiques et vétérinaires a déjà augmenté de 20 %, ce qu’elle qualifie de “trajectoire essentielle pour soutenir l’élevage français”.
Dans l’enseignement technique, qui va de la classe de quatrième au BTS, Annie Genevard se félicite d’une augmentation régulière du nombre d’élèves de 1 % par an depuis quatre ans. Elle vise une hausse totale de 30 % d’ici 2030, un objectif ambitieux mais atteignable selon elle. La ministre estime que cette progression témoigne d’un regain d’intérêt pour les formations agricoles, grâce à des efforts pour moderniser leur image et améliorer leur attractivité.
Parmi les projets phares figure le Bachelor Agro, une nouvelle formation incluse dans le projet de loi d’orientation agricole qui sera discutée au Sénat en décembre. Cette formation vise à attirer de nouveaux profils d’étudiants, notamment des jeunes issus de parcours généralistes ou technologiques, afin de répondre à la demande croissante dans le secteur agricole.
Le nombre d’apprentis dans le secteur agricole a connu une progression notable, avec une hausse de 47 % en cinq ans, selon Annie Genevard. Cependant, plusieurs sénateurs ont exprimé leurs préoccupations face à une possible baisse des aides à l’apprentissage. La ministre a admis que ce dossier dépend du ministère du Travail, mais elle a assuré défendre activement ces aides, soulignant leur rôle essentiel dans l’augmentation du nombre d’apprenants.
Un secteur en tension avec 70 000 emplois vacants
Annie Genevard a également rappelé l’importance de combler les 70 000 emplois vacants dans le secteur agricole. Les formations renforcées et diversifiées, combinées à des dispositifs comme le pacte enseignant et les nouvelles offres de formation, devraient, selon elle, permettre d’attirer davantage de jeunes vers ces métiers essentiels à l’économie française.
En dépit des contraintes budgétaires, la ministre affiche une volonté ferme de renforcer l’attractivité de l’enseignement technique et agricole, tout en répondant aux besoins du secteur. Avec des projets comme le Bachelor Agro et une attention particulière portée à l’apprentissage, Annie Genevard espère bâtir un système éducatif qui prépare efficacement les jeunes aux défis de demain.