Asma al-Assad, l’épouse de Bachar al-Assad

asma al assad

Née Asma Fawaz al-Akhras, Asma al-Assad voit le jour dans le quartier d’Acton à Londres, au sein d’une famille syrienne originaire de Homs. Son père, cardiologue réputé, exerce au prestigieux Cromwell Hospital, tandis que sa mère, secrétaire de l’ambassade syrienne, évolue dans les cercles diplomatiques. Bien qu’elle grandisse dans la capitale britannique, ses racines restent profondément ancrées en Syrie, où elle passe ses vacances d’été.

Polyglotte, maîtrisant l’arabe et l’anglais, Asma s’illustre par un parcours académique exemplaire. Diplômée du King’s College de Londres en informatique et littérature française, elle se tourne ensuite vers une carrière dans la finance internationale, travaillant notamment pour Deutsche Bank et JPMorgan Chase.

Une rencontre qui change son destin

En 1992, lors d’une réception à l’ambassade syrienne à Londres, Asma fait la connaissance de Bachar al-Assad, alors étudiant en ophtalmologie. Leur relation reste discrète jusqu’à la fin des années 1990. Bachar devient président de la Syrie en 2000 après la mort de son père, Hafez al-Assad. Quelques mois plus tard, Asma quitte son poste à JPMorgan et épouse Bachar, devenant ainsi Première dame de Syrie.

Le mariage entre Bachar, membre de la minorité alaouite, et Asma, issue de la majorité sunnite, revêt également une dimension politique, consolidant les alliances entre différentes communautés syriennes.

Au début de son mandat en tant que Première dame, Asma al-Assad est perçue comme un symbole de modernité dans le monde arabe. Elle adopte un style occidental, portant des vêtements de grandes marques telles que Chanel et Louboutin. Les médias occidentaux saluent son élégance et son dynamisme. En 2011, Vogue la qualifie de « rose du désert », soulignant son rôle actif dans des initiatives éducatives et caritatives.

Asma s’implique dans des projets visant à moderniser la Syrie, notamment avec la création de Massar, une organisation éducative pour les jeunes, et le Fonds syrien pour le développement, dédié au microcrédit dans les zones rurales. Elle promeut également la culture syrienne sur la scène internationale, participant à des événements prestigieux aux côtés de dirigeants mondiaux.

Contrairement à ses prédécesseurs, Asma al-Assad joue un rôle politique actif. Influencée par des idées économiques libérales, elle tente de réformer certains secteurs en Syrie. Cependant, son engagement est limité par les dynamiques internes du régime, marqué par la corruption et le népotisme.

À partir de 2011, le Printemps arabe met fin à son image de modernité. Tandis que les manifestations en Syrie sont violemment réprimées par le régime, Asma reste silencieuse, soutenant fermement son mari. Des courriels piratés révèlent son train de vie luxueux, marqué par des achats de bijoux et d’articles de luxe, alors que le pays sombre dans la guerre civile.

En réponse à son rôle dans le soutien au régime, l’Union européenne impose en 2012 des sanctions économiques à Asma al-Assad, incluant le gel de ses avoirs en Europe et une interdiction de visa. Les États-Unis suivent en prenant des mesures similaires. Asma est décrite comme une « profiteuse de guerre », utilisant des organisations caritatives pour enrichir son clan.

Avec le temps, Asma gagne en influence au sein du cercle dirigeant syrien. Elle prend en main des dossiers économiques et administratifs, s’imposant face à d’autres membres puissants du clan Assad, notamment Rami Makhlouf, cousin de Bachar. Elle est également impliquée dans des projets économiques controversés, comme le lancement de l’opérateur téléphonique Emmatel.

Malgré les critiques, elle reste une figure populaire auprès des partisans du régime. Sur les réseaux sociaux, elle adopte une image plus sobre, apparaissant en vêtements décontractés pour donner l’impression d’une proximité avec les Syriens touchés par la guerre.

En 2018, la présidence syrienne annonce qu’Asma al-Assad est atteinte d’un cancer du sein. Elle affirme être guérie un an plus tard. Cependant, en 2024, un communiqué officiel révèle qu’elle souffre de leucémie, nécessitant des traitements spécifiques.

En parallèle, Asma fait face à des enquêtes internationales. En 2021, la police britannique ouvre une enquête pour « incitation à des actes terroristes », en raison de son soutien actif aux politiques répressives du régime. Si des preuves suffisantes sont réunies, elle pourrait perdre sa nationalité britannique et faire l’objet d’un mandat d’arrêt international.

Asma al-Assad incarne une figure contradictoire : d’un côté, une femme moderne et engagée, et de l’autre, une actrice clé d’un régime autoritaire accusé de crimes de guerre. Son rôle dans la répression en Syrie et son train de vie luxueux, en décalage avec la souffrance de la population, font d’elle une personnalité controversée sur la scène internationale.

Son influence continue de croître, alors qu’elle prépare l’avenir de sa famille et celui de son fils aîné, Hafez, dans un contexte de bouleversements politiques et économiques en Syrie.

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