Décrocher du système scolaire coûte cher, très cher

Quand un jeune quitte l’école sans diplôme, ce n’est pas seulement son avenir qui se complique. Ce sont aussi des conséquences lourdes pour la société. D’après une étude menée par le Boston Consulting Group et la fondation Apprentis d’Auteuil, chaque décrocheur coûterait en moyenne 340 000 euros à la collectivité sur l’ensemble de sa vie active.
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Comment ce chiffre est-il calculé ?

Le calcul repose sur une comparaison entre deux profils : les jeunes ayant seulement le brevet des collèges et ceux qui ont poursuivi leurs études. Les économistes ont regardé ce que chacun de ces groupes rapporte ou coûte à l’État entre 25 et 65 ans, c’est-à-dire durant leur vie active.

Les pertes de recettes fiscales

La plus grande part du coût, soit environ 259 000 euros, vient du manque à gagner en impôts, cotisations et TVA. Un jeune sans diplôme gagne en moyenne moins d’argent, travaille moins longtemps ou enchaîne les périodes de chômage. Cela signifie moins de contributions aux recettes publiques.

Le poids de la justice et des aides sociales

Les décrocheurs sont aussi surreprésentés dans les statistiques judiciaires. Le rapport estime que les frais liés à la justice s’élèvent à environ 49 000 euros par personne.

S’y ajoutent les aides sociales comme le RSA, les APL ou la CSS, avec un surcoût moyen de 48 000 euros. En général, les jeunes non diplômés dépendent plus longtemps de ces aides que les autres.

L’impact du chômage et de la santé

Le taux de chômage chez les jeunes sortis prématurément du système scolaire est deux fois plus élevé que chez les diplômés. Cela représente un coût estimé à 29 000 euros par individu.

Enfin, le recours plus fréquent aux soins et une prévention médicale plus faible expliquent une dépense de 11 000 euros supplémentaires.

Un phénomène en recul mais encore présent

Bonne nouvelle : le taux de décrochage scolaire baisse. En 2023, 7,6 % des 18-24 ans étaient concernés, contre 11 % en 2006. La France fait même mieux que la moyenne européenne. Mais cela reste environ 75 000 jeunes chaque année, un chiffre encore trop élevé.

Des pistes pour inverser la tendance

Des structures comme les collèges Nouvelle Chance ou les dispositifs d’accompagnement personnalisés montrent que la prévention fonctionne. Redonner confiance, proposer des parcours adaptés, valoriser les talents différents : ça marche.

Le décrochage n’est pas une fatalité

Les inégalités sociales, la pression scolaire, l’isolement ou l’ennui sont autant de facteurs qui favorisent le décrochage. Mais avec une prise en charge rapide et des solutions concrètes, il est possible de changer la trajectoire d’un jeune. Et d’éviter un coût humain et financier énorme.

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