Les canicules se sont multipliées ces dernières années, et leur intensité continue d’augmenter avec le réchauffement climatique. En 2023, plus de 5 100 décès avaient été enregistrés et en 2022, ce chiffre était monté à 10 420 décès. L’été 2024 reste donc l’un des plus meurtriers de ces dernières années.
Les populations les plus vulnérables
Les victimes de la chaleur sont en grande majorité des personnes fragiles. Parmi les décès enregistrés cet été, trois quarts concernent des personnes de plus de 75 ans. Ce groupe est particulièrement exposé car son organisme régule moins bien la température corporelle. Les enfants en bas âge et les personnes souffrant de maladies chroniques (cardiovasculaires, respiratoires, diabète) sont également à risque.
Les conditions de logement influencent également l’impact de la chaleur. Les personnes vivant seules, sous les toits ou dans des logements mal isolés sont plus exposées aux effets de la chaleur, tout comme celles qui n’ont pas accès à des espaces frais pour se protéger durant les fortes températures.
L’impact des canicules sur la santé
Au-delà des décès, la chaleur a entraîné de nombreux problèmes de santé :
- 17 000 passages aux urgences pour des cas d’hyperthermie, de déshydratation et d’hyponatrémie (perte excessive de sel par la transpiration ou consommation excessive d’eau)
- 10 500 hospitalisations liées à la chaleur
- 7 accidents du travail mortels attribuables à la chaleur, principalement dans les secteurs du BTP et de l’agriculture
La chaleur peut également aggraver des maladies cardiovasculaires et respiratoires, et avoir des effets sur la santé mentale. Les chercheurs observent une augmentation du stress, de l’anxiété et des troubles du sommeil pendant les périodes de forte chaleur.
Un été extrême mais pas exceptionnel
Selon Météo-France, l’été 2024 est classé comme le huitième plus chaud depuis 1900. La température moyenne a été supérieure de 0,7°C à la normale saisonnière, avec des contrastes régionaux marqués.
La principale canicule a eu lieu du 28 juillet au 14 août, avec deux pics d’intensité. 43 départements et 40 % de la population ont été concernés. D’autres pics de chaleur ont frappé les Pyrénées-Orientales fin juillet et les Alpes-Maritimes fin août, exposant ces régions à des températures très élevées pendant plusieurs jours consécutifs.
Quelles solutions face à la chaleur extrême ?
Les épisodes de chaleur sont de plus en plus intenses et fréquents, rendant nécessaire l’adaptation des villes et des logements. Parmi les mesures essentielles à mettre en place :
- Végétaliser les villes pour réduire les îles de chaleur urbaines
- Développer des espaces frais accessibles à tous (parcs, bibliothèques climatisées, piscines publiques)
- Renforcer l’isolation des logements pour limiter la surchauffe intérieure
- Sensibiliser la population aux bons gestes : boire régulièrement, éviter les efforts en pleine chaleur, aérer la nuit, utiliser des ventilateurs ou brumisateurs
Les autorités sanitaires appellent également à une meilleure prévention pour les personnes vulnérables. Les dispositifs comme le registre canicule permettent de recenser les personnes isolées afin qu’elles soient contactées en cas d’alerte.
Une prise de conscience urgente
Avec l’intensification du réchauffement climatique, les vagues de chaleur risquent de devenir plus meurtrières dans les années à venir. L’été 2003 avait été un électrochoc avec 15 000 morts en France, conduisant à la mise en place d’un système d’alerte et de prévention. Aujourd’hui, ces mesures doivent être renforcées pour faire face à une situation qui s’aggrave d’année en année.
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